dimanche 21 avril 2013

La Franc-Maçonnerie

La Franc-maçonnerie est une institution universelle ayant pour but le perfectionnement de l'être humain et le progrès de l'humanité. Elle aspire à ce que l’homme et la femme parviennent sur toute la terre à bénéficier d’une façon égale de la justice sociale dans une humanité organisée en société libre et fraternelle et cela, en promouvant toute recherche intellectuelle, philosophique, morale, spirituelle et sociale pour tous ses membres.

La Franc-Maçonnerie est composée, suivant les choix de mixité de ses diverses obédiences, d’hommes, de femmes, ou d’hommes et de femmes, libres et de bonnes mœurs, fraternellement unis, sans distinction d’ordre racial, ethnique, philosophique ou religieux. Elle n’impose aucune limite à la recherche de la Vérité et c’est pour garantir à tous cette liberté qu’elle exige de tous la tolérance.
« Ainsi, la Maçonnerie devient le centre d'union et le moyen de concilier une véritable amitié parmi des personnes qui auraient dû rester perpétuellement éloignées. » (Extrait des « Constitutions d’Anderson » un des textes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie 1721)

En marge de toute idéologie politique, religieuse ou sectaire, la franc-maçonnerie est laïque, ne professe aucun dogme, et respecte les différences d'opinion de ses membres. Ses membres  recherchent la vérité, ils ne prétendent pas la détenir.

Bien que certaines Loges proclament l’existence d’un principe Créateur, sous le nom de Grand Architecte de l’Univers, ce principe n’est en rien religieux. La Franc-Maçonnerie n'a pas de «révélations» ni d’enseignements à faire, elle garantit à tous la liberté de pensée. Cette méthode non dogmatique est un processus d’éveil et non une méthode d’enseignement.

La franc-maçonnerie admet des femmes et des hommes animés du désir de perfectionnement. Pour assurer ce perfectionnement moral et intellectuel et l'amélioration de la société, le travail maçonnique se déroule selon une méthode initiatique, rituelle et symbolique. Par ses travaux, la Franc-Maçonnerie cherche à faire apparaître une cohérence, à réduire ce qui peut diviser les hommes et à mettre en avant ce qui peut les unir. L’assiduité aux travaux de Loge est  de ce fait indispensable. 


La Franc-maçonnerie est une société initiatique fermée.  Les média la qualifient souvent de « société secrète », les francs-maçons préfèrent le qualificatif de « société discrète ». Les raisons de cette discrétion sont multiples et reposent à la fois sur les persécutions historiques et sur le constat que cette démarche ne convient qu’aux hommes et aux femmes qui sont sincèrement animés d’une volonté de perfectionnement, qui sont prêts à travailler sans relâche à devenir meilleurs. Certains ne le seront sans doute jamais… 


jeudi 18 avril 2013

Le livre numérique


En 2011, les ventes d’ebooks représenteraient moins de 1% des ventes totales de livres dans l’Hexagone, contre 7% au Royaume-Uni et 20% aux Etats-Unis. Cependant, depuis 2008, cette part ne cesse d’augmenter et la vente des ebooks atteint désormais 21 millions d’euros cette année, contre 12, 5 millions l’an dernier. En six mois, le nombre de Français ayant lu un livre au format numérique a presque triplé (on passe de 5% à 14 % de la population de plus de 14 ans). 
Les dernières avancées technologiques

Les avancées technologiques concernent en premier lieu les supports. Le livre numérique est véritablement entré en France avec l’augmentation considérable de la vente des smartphones, des tablettes et des liseuses (qui sont uniquement dédiées à la lecture, contrairement aux tablettes multi-usages et multi-médias). 

Seuls 16 % de lecteurs de livres numériques possèdent une liseuse, ce qui correspond à peu près au pourcentage des grands lecteurs en France. Les lecteurs de livres numériques s’équipent plutôt en tablettes multimédias (37%), ce que les éditeurs ne peuvent négliger. Ces derniers développent donc non seulement des livres numériques mais de plus en plus d’applications qui offrent une grande interactivité. 

Face à l’évolution des supports de lecture, les progrès technologiques concernent aussi les formats utilisés pour la fabrication du fichier numérique exportable. Le format PDF a longtemps été en usage, mais ne permet qu’une duplication (dite homothétique) du document original en préservant la mise en forme initiale. Depuis quelques années, c’est le format EPub qui s’est imposé sur le marché du livre numérique. Il repose sur un contenu structuré selon les standards du web, et notamment le langage HTML, qui permet de baliser l’organisation d’un texte. Ainsi, la présentation du texte peut s’adapter à tous les supports, en modifiant automatiquement la mise en page, la taille du texte, selon les contraintes du support ou les usages du lecteur. Chaque secteur ou type de livre privilégie un format, par exemple un simple EPub homothétique pour les textes de littérature, ou des formats plus complexes comme l’EPub 3 qui permet d’intégrer des contenus audios et vidéos, pour des livres interactifs et des contenus multimédias.

Selon une étude d’Opinion Way, plus de 80 % des Français sont encore réfractaires à la lecture numérique. Il s'agit là d'une certaine exception culturelle. Le livre est le bien culturel préférés des Français (52% du marché, source GfK), et ceci grâce aux politiques de soutien du livre (loi sur le prix unique du livre, soutien aux librairies indépendantes, etc.) qui ont permis de maintenir une grande diversité éditoriale. Ceci explique l’attachement de la France à l’objet symbolique qu’est le livre, associé à son format papier, et la peur de voir le numérique transformer radicalement le livre et son contenu. 

On retrouve les mêmes craintes de dégradation du statut symbolique et culturel du livre que celles qui se sont exprimées lors de l’apparition du livre au format de poche. 

Le livre numérique va-t-il à terme remplacer le livre papier ?
  
Ce n’est pas la première fois que l’histoire connaît une modification des supports de lecture. On est passé, au début du premier millénaire, du rouleau de papyrus (le volumen) à la forme codex (un livre fait de cahiers superposés). Ce changement de forme a accompagné un changement des usages (le livre sert à la consultation des textes et non seulement à leur conservation) et des pratiques culturelles. Le passage du support papier au numérique correspond à une évolution technologique et culturelle inévitable. 

Ce n’est pas le livre qui invente le numérique, ce sont toutes les pratiques culturelles liées à l’outil informatique, à internet et aux technologies mobiles qui obligent le livre à évoluer. Cependant, les modes mêmes de lecture et les modes de création vont changer, avec la possibilité d’inclure images, sons, vidéos, interactivité. Le codex s’est totalement substitué au volumen ; le numérique se substituera-t-il totalement au codex ? C’est la question de l’usage qui reste déterminante. Pensons à un autre domaine où les supports ont eux aussi changé durant les dernières décennies : la cassette a totalement disparu alors que le disque vinyle a survécu au CD car il a rencontré des usages contemporains précis (par exemple le scratching) et possède une grande qualité de restitution du son. 

On peut donc penser à une survivance du format codex et du support papier, sans doute aux deux extrêmes: d’une part dans le cadre de pratiques bibliophiliques où le livre restera un objet d’art, d’autre part dans le cadre de pratiques utilitaristes où le livre sera un objet immédiatement consommable. 

Livre numérique et Internet

Les inquiétudes concernent tout d’abord les téléchargements illégaux. Selon la dernière enquête menée par Hadopi (Ifop/SSI, octobre 2012), le livre est très faiblement concerné par les pratiques illégales, sans doute par la nature du public concerné (plus âgé, moins équipé) mais aussi par l’environnement législatif important mis en place en France. 

Du point de vue économique, on imagine souvent que le passage au numérique devrait s’accompagner d’une baisse radicale du prix du livre à cause de sa dématérialisation. Aux Etats-Unis par exemple, le livre numérique est souvent 50 % moins cher que le livre papier. Or, la part liée à la fabrication ne représente que 15 % du prix total du livre. Les autres acteurs de l’édition restent bien présents. L’auteur bien entendu, qu’il faut rémunérer. L’éditeur, dont le travail éditorial de sélection, de conception et de correction reste toujours aussi fondamental, à quoi il faut ajouter les nouveaux frais liés aux technologies numériques (conversion des fichiers, stockage, protection, etc.). 

On aurait tort de croire que le numérique entraînera la disparition de l’éditeur. Ce serait oublier le rôle qu’il joue dans la transformation d’un texte en livre, dans sa promotion et au final dans sa « labellisation » au sein d’un marché de masse. Il ne faudrait pas oublier aussi la distribution et la vente. Celle-ci se fait certes en ligne et reste moins coûteuse qu’une distribution physique, mais elle est désormais la clé de voûte du système économique, dominée par de grands opérateurs peu enclins à rogner sur leurs marges. On peut bien entendu économiser sur chacune de ces phases, mais l’édition française a toujours veillé à protéger le droit des auteurs et des éditeurs et souhaite soutenir une distribution et une librairie numériques indépendantes.

Il y a trois enjeux fondamentaux auxquels le marché est confronté:

- Le premier est tout simplement celui de l’augmentation de l’offre légale. L’édition de livres numérique reste encore trop faible, même si certains secteurs comme l’édition scientifique, juridique et scolaire sont très avancés. 

- La question de l’uniformatisation des normes et des standards est elle aussi fondamentale car elle permettra une meilleure accessibilité, quels que soient le support et le distributeur. Les constructeurs et les distributeurs ont en effet tendance à développer leurs propres formats pour s’assurer la dépendance d’un lecteur captif. 

- Enfin la protection des droits d’auteur et de l’éditeur, ainsi que la protection du prix du livre.


Le livre numérique - La chaîne techno

samedi 13 avril 2013

Albert Einstein (1879-1955)

Albert Einstein (1879 –1955)
Albert Einstein (né le 14 mars 1879 à Ulm, Wurtemberg, et mort le 18 avril 1955 à Princeton, New Jersey) est un physicien qui fut successivement allemand, puis apatride (1896), suisse (1901), et enfin helvético-américain (1940).

Il publie sa "théorie de la relativité restreinte" en 1905, et une "théorie de la gravitation dite relativité générale" en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie, et reçoit le prix Nobel de physique de 1921 pour son explication de l’effet photoélectrique. Son travail est notamment connu pour l’équation E=mc², qui établit une équivalence entre la matière et l’énergie d’un système.

Son père, Hermann Einstein, est né le 30 août 1847 à Buchaun, et meurt le 10 octobre 1902 à Milan. Il épouse Pauline Koch le 8 août 1876. Trois ans plus tard, le 14 mars 1879,

Albert Einstein naît dans leur appartement à Ulm en Allemagne ; c’est leur premier enfant. Son intérêt pour la science est éveillé dans son enfance par une boussole à l’âge de cinq ans, et le livre "La Petite Bible de la géométrie", à treize ans.

Il fait ses études primaires et secondaires à la Hochschule d’Argovie en Suisse, où il obtient son diplôme le 30 septembre 1896. Il a d’excellents résultats en mathématiques, mais refuse de s’instruire en biologie et en sciences humaines, car il ne perçoit pas l’intérêt d’apprendre des disciplines qu’il estime déjà largement explorées. Il considère alors la science comme le fruit de la raison humaine et de la réflexion. Il demande à son père de lui donner la nationalité suisse afin de rejoindre sa famille émigrée à Milan en Italie.

Il entre à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH) en 1896 après y avoir cependant raté son premier examen d’entrée. Il s’y lie d’amitié avec le mathématicien Marcel Grossmann, qui l’aide plus tard en géométrie non euclidienne. Il y rencontre aussi Mileva Maric, sa première épouse.
Il obtient avec justesse son diplôme en 1900 s’avouant lui-même dans son autobiographie, "incapable de suivre les cours, de prendre des notes et de les travailler de façon scolaire". Au cours de cette période, il approfondit ses connaissances en autodidacte par la lecture de livres de référence, comme ceux de Boltzmann, de Helmholtz et de Nernst. Son ami Michele Besso l’initie aux idées de la Mécanique de Ernst Mach.
 
Selon plusieurs biographies, cette période de 1900 à 1902 est marquée par la précarité de sa situation : il postule à de nombreux emplois sans être accepté. La misère d’Albert Einstein préoccupe son père qui tente en vain de lui trouver un poste. Albert se résigne alors à s’éloigner du milieu universitaire pour trouver un emploi dans l’administration. En 1901, il publie son premier article scientifique dans les Annalen der Physik, et cet article est dédié à ses recherches sur la capillarité.

Le premier enfant d’Albert Einstein, Lieserl, naît à la fin de l’année 1902. Son existence fut longtemps ignorée des historiens, et il n’existe aucune information connue sur son devenir. Albert et Mileva se marient en 1903, son père lui ayant finalement donné sa permission sur son lit de mort. En 1904, le couple donne naissance à Hans-Albert, puis Eduard Einstein en 1910.

En 1902, il est embauché à l’Office des Brevets de Berne, ce qui lui permet de vivre correctement tout en poursuivant ses travaux. Durant cette période, il fonde l’Académie Olympia avec Conrad Habicht et Maurice Solovine, qui traduisit plus tard ses œuvres en français. Ce cercle de discussion se réunit au 49 de la rue Kramgasse, et organise des balades en montagne. Einstein partage le résultat de ses travaux avec Conrad Habicht et lui envoie les articles qu’il publie pendant l’année 1905 concernant les fondements de la relativité restreinte, l’hypothèse des quanta de lumière et la théorie du mouvement brownien, et qui ouvrent de nouvelles voies dans la recherche en physique nucléaire, mécanique céleste, etc. L’article portant sur le mouvement brownien prend appui sur des travaux qu’Einstein développe plus tard et qui aboutissent à sa thèse, intitulée Eine neue Bestimmung der Moleküldimensionen ("Une nouvelle détermination des dimensions moléculaires" en allemand), et à son diplôme de doctorat le 15 janvier 1906.

En 1909, Albert Einstein est reconnu par ses pairs, en particulier Planck et Nernst qui souhaitent l’inviter à l’université de Berlin. Le 9 juillet 1909, il est distingué docteur honoris causa par l’université de Genève. Les offres d’emplois se multiplient.

En 1911, il est invité au premier Congrès Solvay, en Belgique, qui rassemble les scientifiques les plus connus. Il y rencontre entre autres Marie Curie, Max Planck et Paul Langevin.

En 1913, Albert est nommé à l’Académie des sciences de Prusse.

En 1914, il déménage en Allemagne et habite à Berlin de nombreuses années. Il devient membre de l'Académie royale des sciences et des lettres de Berlin. Les propositions d’emploi qu’il reçoit lui permettent de se consacrer tout entier à ses travaux de recherche. Mileva et Albert se séparent, et ce dernier commence à fréquenter une cousine berlinoise, Elsa.

A l’ouverture du conflit de la Première Guerre mondiale, il déclare ses opinions pacifistes. La ville de Berlin s’était engagée à lui fournir une maison, mais Albert Einstein obtient finalement un terrain sur lequel il fait construire une maison à ses frais. Situé à Caputh, près du lac de Havelsee, l’endroit est calme et lui permet de faire fréquemment de la voile.

En 1916, il publie un livre présentant sa théorie de la gravitation, connue aujourd’hui sous le nom de la relativité générale. En 1919, Arthur Eddington réalise la mesure de la déviation que la lumière d’une étoile subit à proximité du Soleil, cette déviation étant une des prévisions découlant de cette théorie. Cet événement est médiatisé, et Einstein entreprend à partir de 1920 de nombreux voyages à travers le monde.

En 1925, il est lauréat de la médaille Copley, et en 1928, il est nommé président de la Ligue des Droits de l’homme. Il participe en 1928 au premier cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. En 1935, il devient lauréat de la Médaille Franklin.

La situation s’assombrit en Allemagne dans les années 1920, et il subit des attaques visant ses origines juives et ses opinions pacifistes. Sa sécurité est menacée par la montée des mouvements nationalistes dont celle du parti nazi. Peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, au début 1933, il apprend que sa maison de Caputh a été pillée par les nazis, et il décide de ne plus revenir en Allemagne. Après un court séjour sur la côte belge, il s’installe aux États-Unis, où il travaille à l’Institute for Advanced Study de Princeton. Ses recherches visent à élaborer une théorie unifiant la gravitation et l’électromagnétisme, mais sans succès, ce qui le détourne peut être d’autres recherches dans des domaines plus fructueux.

Le 2 août 1939, sous la pression d'Eugène Wigner et de Leó Szilárd, physiciens venus d'Allemagne, il rédige une lettre à Roosevelt qui contribue à enclencher le projet Manhattan.

Einstein meurt le 18 avril 1955 d’une rupture d’anévrisme, et l’autopsie révèle que son cerveau est marqué d’une hypertrophie de l’hémisphère gauche. Ses cendres sont éparpillées dans un lieu tenu secret, conformément à son testament. Mais en dépit de ses dernières volontés, son cerveau et ses yeux sont préservés par le médecin légiste ayant effectué son autopsie.

Son fils Eduard, atteint d’une possible schizophrénie, passe la majeure partie de sa vie dans une clinique en Suisse, et son autre fils Hans-Albert devient ingénieur en Californie.


Albert Einstein (1879 –1955)

Son travail scientifique

L’année 1905 est une année fructueuse pour Einstein, quatre de ses articles étant publiés dans la revue Annalen der Physik:

Le premier article, publié en mars, expose un point de vue révolutionnaire sur la nature corpusculaire de la lumière, par l’étude de l’effet photoélectrique. Einstein l’intitule : "Sur un point de vue heuristique concernant la production et la transformation de la lumière".

Il y relate ses recherches sur l’origine des émissions de particules, en se basant sur les travaux de Planck qui avait, en 1900, établi une formule d’un rayonnement quantifié, c’est-à-dire discontinu. Planck avait été contraint d’aborder le rayonnement lumineux émis par un corps chaud d’une manière qui le déconcertait: pour mettre en adéquation sa formule et les résultats expérimentaux, il lui avait fallu supposer que le courant de particules se divisait en blocs d’énergie, qu’il appela quanta. Bien qu’il pensât que ces quanta n’avaient pas de véritable existence, sa théorie semblait prometteuse et plusieurs physiciens y travaillèrent. Einstein réinvestit les résultats de Planck pour étudier l’effet photoélectrique, et il conclut en énonçant que la lumière se comportait à la fois comme une onde et un flux de particules. L’effet photoélectrique a donc fourni une confirmation simple de l’hypothèse des quanta de Max Planck. En 1920, les quanta furent appelés les photons.


Deux mois plus tard, en mai, Einstein fait publier un deuxième article sur le mouvement brownien. Il explique ce mouvement par une entorse complète au principe d’entropie tel qu’énoncé à la suite des travaux de Newton sur les forces mécaniques: selon lui, les molécules tireraient leur énergie cinétique de la chaleur. Cet article fournit une preuve théorique (vérifiée expérimentalement par Jean Perrin en 1912) de l’existence des atomes et des molécules. Le mouvement brownien a été expliqué au même moment que par Einstein par Marian Smoluchowski et par Louis Bachelier en 1900.

Le troisième article est encore plus important, car il représente la rupture intuitive d’Einstein avec la physique newtonienne. Dans celui Sur l’électrodynamique des corps en mouvement, le physicien s’attaque au postulat d’un espace et d’un temps absolus, tels que définis par la mécanique de Newton, et à l’existence de l’éther, milieu interstellaire inerte qui devait soutenir la lumière comme l’eau ou l’air soutiennent les ondes sonores dans leurs déplacements. Cet article, publié en juin, amène à deux conclusions : l’éther n’existe pas, et le temps et l’espace sont relatifs. Le nouvel absolu qu’Einstein édifie est détaché de la nature quantitative de ces deux notions que sont l’espace et le temps, mais sont liés par la conservation de leur relation à travers les différents référentiels d’études. Les conséquences de cette vision révolutionnaire de la physique, qui découle de l’idée qu’Einstein avait de la manière dont les lois physiques devaient contraindre l’univers, ont bousculé tant la physique théorique que ses applications pratiques.

Le dernier article, publié en septembre, donne au titre "L’inertie d’un corps dépend-elle de son contenu en énergie ?" Une réponse célèbre: la formule d’équivalence masse-énergie, E=mc². C’est un résultat de la toute nouvelle relativité restreinte, dont découlent un vaste champ d’études et d’applications : physique nucléaire, mécanique céleste, et armes et centrales nucléaires, par exemple.

Formule d’équivalence masse-énergie, E=mc²
En 1916, Einstein publie sa théorie dite de la relativité générale. Son ancien condisciple Marcel Grossmann l’aide dans ses travaux en lui apportant ses connaissances en géométrie différentielle: ils publient un article sur les tenseurs de Ricci et de Riemann-Christoffel en 1913. En octobre 1914, Einstein publie un article sur la géométrie différentielle, et en juin 1915, il donne des conférences à l’université Göttingen devant Hilbert et Klein.

Les "équations du champ" sont la clé de voûte de cette théorie. Elles décrivent le comportement du champ de gravitation (la métrique de l’espace-temps) en fonction du contenu énergétique et matériel. La théorie de la relativité ainsi que ses ouvrages de 1905 et 1916 forment la base de la physique moderne.

La théorie de la relativité générale publiée, Einstein recommence à travailler sur la physique des quanta et introduit en 1917 la notion d'émission stimulée qui lui permet de retrouver la loi de Planck à partir d'hypothèses purement quantiques sur la façon dont les quanta de lumière (photons) sont absorbés et émis par les atomes. Idée fructueuse qui est à la base du développement du maser et du laser. La même année, Einstein montre qu'il convient d'associer une quantité de mouvement au quantum de lumière ; hypothèse qui sera validée par l'expérience en 1923 grâce aux travaux d'Arthur Compton sur la diffusion des rayons X.

La relation d'Einstein avec la physique quantique alors naissante est remarquable: d’un côté, nombre de ses travaux sont à la base du développement de cette nouvelle physique, comme son explication de l’effet photoélectrique; d’un autre côté, il critiquera beaucoup d’idées et d’interprétations de la mécanique quantique, son non-déterminisme en particulier. Le débat entre le groupe formé par Einstein et Erwin Schrödinger et celui de Niels Bohr et Werner Heisenberg se situait à la frontière de la physique et de la philosophie.

En 1927, invité au cinquième congrès Solvay, il a de nombreuses conversations avec Niels Bohr à ce sujet. Il dit alors: "Gott würfelt nicht" ("Dieu ne joue pas aux dés") pour marquer son opposition à l’interprétation probabiliste de la physique quantique, ce à quoi Niels Bohr répondit: "Qui êtes-vous Albert Einstein pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ?".

Le paradoxe EPR qu’il précise en 1935 avec Boris Podolsky et Nathan Rosen à Princeton reste aujourd’hui un exemple important d'une tentative pour questionner les fondements de la mécanique quantique.

Einstein et la politique

Les positions politiques prises par Einstein sont marquées par ses opinions pacifistes, qu’il relativise parfois, par exemple en déconseillant l’objection de conscience à un jeune Européen lui ayant écrit pendant les années 1930, "pour la sauvegarde de son pays et de la civilisation".

En 1913, il est cosignataire d’une pétition pour la paix que trois autres savants allemands acceptent de signer. Einstein éprouve une forte antipathie vis-à-vis des institutions militaires, publiant dès 1934: "La pire des institutions grégaires se prénomme l’armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang aux sons d’une musique, je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu’une moelle épinière le satisfait. Nous devrions faire disparaître le plus rapidement possible ce cancer de la civilisation. "

Einstein est lié à de nombreuses causes pacifistes, car il se montre ouvert aux propositions multiples de soutien qu’il reçoit, et accepte souvent de s’engager pour les causes qu’il juge justes.

Einstein apporte un soutien marqué aux mouvements sionistes. En 1920, il accompagne ainsi le chef de file sioniste Chaim Weizmann aux États-Unis au cours d’une campagne de récolte de fonds. Il se rend également en Palestine mandataire dans le cadre de l’inauguration de l’université hébraïque de Jérusalem à laquelle il lègue plus tard ses archives personnelles. Ses apparitions donnent un prestige politique à la cause sioniste.

Suite à une invitation à s’établir à Jérusalem, il écrit dans son carnet de voyage que  le cœur dit oui […] mais la raison dit non. Selon Tom Segev, Einstein apprécie son voyage en Palestine et les honneurs qui lui sont faits. Il marque néanmoins sa désapprobation en voyant des Juifs prier devant le Mur des Lamentations ; Einstein explique qu’il s’agit de personnes collées au passé et faisant abstraction du présent.

Mur des lamentations - Jérusalem
Il a une vision clairvoyante de l’évolution de la situation entre les deux guerres en Allemagne: "Pour l’instant, je suis un savant allemand, mais si je viens à devenir une bête noire, je serai un juif suisse".

Il reçoit des menaces de mort dès 1922. De violentes attaques ont lieu contre sa théorie de la relativité en Allemagne et en Russie. Philipp Lenard, "chef de la physique aryenne ou allemande" attribue à Friedrich Hasenöhrl la formule E=mc2 pour en faire une création aryenne.

Einstein démissionne – juste à temps – de l’académie de Prusse en 1933, et il est exclu de celle de Bavière. En mars 1933, en tant que président d'honneur de la Ligue contre l'antisémitisme, il lance un appel aux peuples civilisés de l'univers, tâchant "d'éveiller la conscience de tous les pays qui restent fidèles à l'humanisme et aux libertés politiques" ; dans cet appel il s'élève contre "les actes de force brutale et d'oppression contre tous les gens d'esprit libre et contre les juifs, qui ont lieu en Allemagne". Cette année-là, Einstein est en voyage à l’étranger, et il choisit de ne pas revenir en Allemagne, où Hitler a pris le pouvoir en janvier. Après un séjour en Belgique, il décline une proposition de la France de l’accueillir comme professeur au Collège de France, et part pour les États-Unis, à Princeton.


La lettre à Roosevelt

Le 2 août 1939, il rédige une lettre à Roosevelt qui contribue à enclencher le projet Manhattan. Projet Manhattan est le nom de code du projet de recherche mené pendant la Seconde Guerre mondiale, qui permit aux États-Unis, assistés par le Royaume-Uni, le Canada et des chercheurs européens, de réaliser la première bombe A de l'histoire en 1945. Sous la direction du physicien Robert Oppenheimer et du général Leslie Groves, le projet fut lancé en 1942 dans le plus grand secret, suite à une lettre de Leó Szilárd du 2 août 1939 co-signée par Albert Einstein au président Roosevelt selon laquelle l'Allemagne nazie travaillait peut-être sur un projet équivalent. En fait, les efforts de recherches allemandes sur le sujet étaient assez limités.

Le projet Manhattan conduisit à la conception, la production et l'explosion de trois bombes atomiques. La première, une bombe au plutonium (appelée "Gadget", "Trinity" étant le nom de code du premier essai atomique de l'histoire), fut testée le 16 juillet 1945 dans le désert près d'Alamogordo dans l'État du Nouveau-Mexique. Les deux suivantes, l'une à l'uranium et l'autre au plutonium (appelées Little Boy et Fat Man), furent larguées respectivement sur les villes japonaises de Hiroshima le 6 août  et Nagasaki le 9 août 1945.
 
En 1945, lorsqu’il comprend que les États-Unis vont réaliser la première bombe atomique de l’histoire, il prend l’initiative d’écrire une nouvelle fois à Roosevelt pour le prier de renoncer à cette arme. Après la guerre, Einstein milite pour un désarmement atomique mondial, jusqu’au seuil de sa mort en 1955, où il confesse à Linus Pauling : "J’ai fait une grande erreur dans ma vie, quand j’ai signé cette lettre (de 1939). "

Après la Seconde Guerre mondiale, son engagement vis-à-vis des communautés juives et Israël, est nuancée par ses opinions pacifistes. Il préface le Livre Noir, recueil de témoignages sur l’extermination des juifs en Russie par les nazis pendant la guerre14. Et en décembre 1948, il co-signe une lettre condamnant le massacre de Deir Yassin commis par des combattants israéliens de l’Irgoun et du Lehi pendant la Guerre de Palestine de 1948.

Ben Gourion lui propose en 1952 la présidence de l’État d’Israël, qu’il refuse: "D’abord, si je connais les lois de l’univers, je ne connais presque rien aux êtres humains. De plus, il semble qu’un président d’Israël doit parfois signer des choses qu’il désapprouve, et personne ne peut imaginer que je puisse faire cela."

Einstein s’est exprimé sur ses convictions socialistes en 1949, en pleine période du maccarthysme, dans un essai intitulé "Pourquoi le Socialisme", publié dans la Monthly Review. Il lui semble que le principe du gouvernement des peuples par eux-mêmes, le fait de travailler pour eux-mêmes, est plus propice à l’épanouissement individuel que celui de l’exploitation du grand nombre par une minorité.

Mais il est déçu par ce qu’il peut apprendre de l’Union soviétique, et il considère que les peuples doivent s’engager d’abord dans le pacifisme, afin de mettre en place des conditions favorables à une évolution vers le socialisme.

Sa correspondance révèle qu’il voit un rapprochement entre le maccarthysme et les événements des années 1930 en Allemagne. Il écrit au juge chargé de l’affaire Rosenberg pour demander leur grâce, et il aide de nombreuses personnes qui souhaitent immigrer aux États-Unis. Contacté par William Frauenglass, un professeur d’anglais de lycée suspecté de sympathies communistes, il rédige un texte dénonçant ouvertement le maccarthysme et encourageant les intellectuels à résister à ce qu’il qualifie de "mal".

Le FBI ouvre un dossier sur lui, disponible aujourd’hui sur leur site internet. Joseph McCarthy attaque Einstein au Congrès en le traitant d’"ennemi de l’Amérique". Sa secrétaire, Helen Dukas, est soupçonnée d’espionnage au service de l’URSS. Les médias américains se montrent virulents dans leur traitement de l’affaire, et seules quelques personnalités, comme Bertrand Russell, prennent sa défense. L’affaire est classée en 1954, aucune preuve concluante n’ayant été apportée pour étayer ces accusations.

Pendant la guerre froide, il s’exprime contre la course aux armements et appelle, par exemple avec Bertrand Russell et Joseph Rotblat, les scientifiques à plus de responsabilités, les gouvernements à un renoncement commun à la prolifération des armes atomiques et à leur utilisation, et les peuples à chercher d’autres moyens d’obtenir la paix (création du Comité d’urgence des scientifiques atomistes en 1946, Manifeste Russell-Einstein en 1954). Il s’est plusieurs fois exprimé sur sa conviction de la nécessité de créer un Etat mondial.

Einstein et les autres

Bien qu'Einstein aie rencontré un grand nombre de personnalités majeures de son époque, dans les domaines scientifique, politique et artistique, laissant une correspondance très riche, il se décrivait lui-même comme un véritable solitaire "qui n’a jamais appartenu de tout cœur à l’Etat, au pays natal, au cercle des amis et pas même à la famille dans le sens étroit du terme, mais qui a toujours éprouvé à l’égard de toutes ces liaisons un sentiment jamais affaibli de leur être étranger..."

Parmi ses relations célèbres, on compte une amitié avec la reine Élisabeth de Belgique, avec qui il joue du violon, Arnold Berliner dont il témoigne de l'affection lors de son 70e anniversaire, Georges Bernard Shaw au sujet duquel il écrit "on trouve rarement des hommes assez indépendants pour s'apercevoir des faiblesses et des sottises de leurs contemporains, sans en être infectés eux-mêmes" ou Bertrand Russell.

Modeste et pensant quant à lui que "Chacun doit être respecté dans sa personne et nul ne doit être idolâtré.", il ironisait au sujet de sa célébrité et de ses effets: "Cela pourrait bien provenir du désir irréalisable pour beaucoup, de comprendre quelques idées que j’ai trouvées, dans une lutte sans relâche, avec mes faibles forces".

Einstein athée ou croyant?

Einstein écrit plusieurs textes traitant des relations entre science et religion. Dans son article paru en 1930, Einstein distingue trois formes de religion : la première est due à la crainte et à une incompréhension de la causalité des phénomènes naturels, d’où l'invention d’êtres surnaturels. La deuxième est sociale et morale. La troisième, qu’Einstein appelle "religiosité cosmique", est une contemplation de la structure de l'Univers. Elle est compatible avec la science et n'est associée à aucun dogme ni croyance. Einstein déclare être religieux, mais seulement dans ce troisième sens qu’il voit dans le mot religion.

Lorsque, en 1929, le rabbin Herbert S. Goldstein lui demande "Croyez-vous en Dieu ? ", Einstein répond: "Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle lui-même dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se soucie du destin et des actions des êtres humains".

Einstein a souvent utilisé le mot Dieu, cependant le sens qu’il donnait à ce mot fait l’objet de diverses interprétations. Une partie du clergé a considéré que les vues d’Einstein étaient compatibles avec la foi. A l’inverse, le Vatican dénonce alors "un authentique athéisme même s'il est dissimulé derrière un panthéisme cosmique". Si Einstein rejette les croyances traditionnelles, il se distingue personnellement des athées et répète qu’il est "un non-croyant profondément religieux"

Dans une lettre adressée au philosophe Eric Gutkind, Einstein écrit: "Le mot Dieu n’est pour moi rien de plus que l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut selon moi changer cela". Einstein répondra d’ailleurs à un journaliste lui demandant s’il croit en Dieu : "Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois"

Un militant de l’athéisme comme Richard Dawkins considère également que la position d’Einstein était seulement de l’athéisme poétiquement embelli. Lors de la campagne d’affichage de slogans en faveur de l’athéisme sur les bus de Londres en 2008 (soutenue par Dawkins), une citation d’Einstein fut utilisée. Cela provoqua des protestations, car cette utilisation a tendance à assimiler Einstein à un athée.

Einstein lie la science et la philosophie

La philosophie n’est pas l’un de ses domaines de prédilection. Cependant Albert Einstein apporte une nouvelle vision du monde moderne par ses travaux scientifiques comme par ses ouvrages non scientifiques. Ainsi, dans son ouvrage "Comment je vois le monde" publié en 1934, un an après son installation aux États-Unis, Albert Einstein présente sa vision de l’humanité, et pose la question de la place de la science vis-à-vis de l’humanité.

Le cerveau d’Einstein

En 1978, le journaliste Steven Levy apprend par son employeur le journal New Jersey Monthly que le cerveau du savant aurait été conservé et lui demande de le récupérer.

Levy est accompagné par un cameraman durant sa quête et le film est diffusé dans les années 1990 à la télévision en France. Après une longue enquête, il le retrouve en effet à Wichita, Kansas, chez le pathologiste qui avait procédé à son extraction, le Dr Thomas Harvey. Cette information souleva l’intérêt des médias.

Le Dr Harvey déclara qu’il n’avait rien trouvé de particulier dans la structure physique du cerveau d’Einstein pouvant expliquer son génie. Mais de plus récentes études, parues notamment dans Science et Vie, concluent que le cerveau d’Einstein possédait un nombre élevé d’astrocytes. Selon le premier médecin autorisé à autopsier le cerveau d'Albert Einstein dans les années 1980, Marian Diamond, certaines zones de son cerveau, réservées aux tâches les plus hautes, possédaient une proportion de cellules gliales incroyablement élevée : tout indique que les cellules gliales occupent une place déterminante dans le développement de l'intelligence.

Une étude approfondie de la structure du cerveau révèle également que la scissure de Sylvius présente une inclinaison particulière, augmentant la taille de la zone du raisonnement abstrait au détriment de la zone du langage, ce qui pourrait expliquer qu’Einstein n’ait su parler que très tard.

Inventions et brevets

Einstein a aussi inventé des appareils et déposé de nombreux brevets en collaboration avec des amis :

Voltmètre ultrasensible : En 1908, avec Paul Habicht, il met au point un voltmètre capable de mesurer des tensions de l’ordre d’un dix-millième de volt. Ce "multiplicateur de potentiel Einstein-Habicht" est commercialisé à partir de 1912.

Réfrigérateur : Avec son ancien étudiant et ami Leó Szilárd, il crée plusieurs types de réfrigérateurs (un système à absorption, un système à diffusion et un système électromagnétique). Ce dernier système s’appuie sur une pompe électromagnétique  qui est encore utilisée pour transporter le sodium dans les réacteurs à neutrons rapides à caloporteur sodium (2005). Les réfrigérateurs n’ont pas été commercialisés.

Appareil de correction auditive : Un des quarante brevets déposés avec Leó Szilárd.
   

mardi 9 avril 2013

Iron doors (film) - Stephen Manuel (1971-)

Iron doors (2010) - Stephen Manuel

Synopsys

Un homme se réveille enfermé dans une chambre forte. Pour ne pas mourir de déshydratation, il va devoir utiliser les indices mis à sa disposition et sortir au plus vite. Alors qu'il parvient à transpercer un mur, il tombe dans une autre pièce. Et cette fois-ci, il n'est pas seul...

Le premier degré

Iron Doors, c'est encore un film d'enfermement. Encore un film où on ne sait ni comment, ni pourquoi le personnage principal a atterri dans cet endroit. La fin est incompréhensible et n'explique rien de la situation qu'il a vécu, etc...

Bref, c'est un film qui a été très mal reçu par la critique et par le public. Et pourtant, au delà des apparences....


Le second degré

Le héros se réveille dans le silence. Il est enfermé dans une salle de béton, qui ne comporte qu’une lourde porte en métal, genre chambre forte, et une armoire en fer fermée à clef. Il cherche à comprendre et à sortir, mais en vain. 

Il est encore empreint du monde extérieur (travail, fiancée, joli costume, téléphone portable…). Mais le temps passe, et il est toujours enfermé. Ses instincts et besoins vitaux prennent le dessus : la peur, la colère, la violence, la soif, la faim, la miction, la défécation…  Petit à petit son comportement civilisé s’efface au profit de l’animalité.

Il tourne son regard vers la lumière (un néon au plafond) et découvre une clef, qui lui permet d’ouvrir l’armoire en fer, qui contient… des outils, certains modernes, d’autres plus anciens.

Apres avoir tenté de forcer la lourde porte en fer, son choix se porte sur un maillet et un ciseau, avec lesquels il décide de se frayer un passage dans l’un des murs.  Beaucoup de travail, des éclats de bétons qui le blessent pendant qu’il utilise ses outils, des progrès bien minces qui donnent lieu à des périodes de découragement… mais faisant cela, il a décidé de contourner l’obstacle, et ce pas de côté lui permet de percer une ouverture qui va déboucher… dans une autre salle, identique à celle qu’il vient de quitter.

Pénétrer dans cette nouvelle salle n’est pas facile, car l’ouverture qu’il est parvenu à ménager est étroite. Son passage d’une salle à l’autre, est mécaniquement et symboliquement proche d’un accouchement. La salle qui s’offre a lui, est à la fois identique à la précédente et différente, car elle contient un cercueil dans lequel se trouve… une jeune femme endormie.

La découverte de l’autre est un moment difficile. La femme est de race noire, alors que le héro est de race blanche. Elle parle une langue inconnue, ce qui complique encore d’avantage la communication… Une fois la crainte et la peur de l’autre surmontée, vient l’étape de la découverte entre ces deux êtres, dont le seul point commun est d’être chacun enfermés. Vient ensuite l’acceptation, le partage d’expérience et le respect. 

Leur complicité naissante, va les conduire à mettre en commun leurs efforts pour chercher à sortir de cette nouvelle salle. Maillet et ciseau sont cette fois insuffisants pour espérer se libérer de l’endroit : l’homme est trop affaibli et la femme manque de force.

Alors qu’ils sont sur le point de renoncer et n’attendent plus rien de cette porte qui refuse de s’ouvrir, cette dernière, mue par une force inconnue semble finalement disposée à s’ouvrir. L’ultime étape pour s’approcher de la sortie consiste pour eux deux à s’y diriger en marche arrière. Cette marche à reculons nécessite de leur part une bonne dose de confiance.

Ils débouchent hélas dans une troisième salle, identique aux deux autres, à l’exception de son sol qui est creusé d’une tombe. Le découragement est total, l’épuisement est à son paroxysme. Il serait possible au héros de retrouver des forces en tuant la jeune femme pour s’en nourrir, mais il se refuse à cette indignité, et préfère mourir, ce qui semble inéluctable.

De complices de circonstance, les deux prisonniers deviennent amants. Mouvement de désespoir, ou à l’inverse d’espoir ? Par cet acte, ils placent l’amour au dessus de toute autre valeur, et accèdent à l’universel de la nature humaine. Il est temps pour la troisième porte de s’ouvrir d’elle-même.

Le couple quitte sa prison et se retrouve à l’air libre, dans un monde qui ressemble beaucoup au paradis originel. Nouvelles bases de valeurs, pour un nouveau départ de l’espèce humaine…


Bande annonce du film "Iron doors" 2010