mardi 19 juillet 2011

La tolérance, la découverte de l'altérité

La tolérance est elle le respect ?

Si le respect est un sentiment noble, la tolérance n'est pas exempte d’arrières pensées. Respecter c'est avoir de la compréhension, de l’estime, voir de l’admiration pour un être ou pour une idée que nous identifions immédiatement comme une valeur.  Or, on ne tolère pas la valeur, on lui rend hommage.

En toute rigueur, la question de la tolérance surgit donc là où le respect ne va pas de soi, là où à l'inverse, la tendance naturelle est de s'indigner, de condamner et d'interdire. Car si toutes les convictions, toutes les conduites avaient une valeur reconnaissable universellement, il n'y aurait rien à tolérer, le respect s'imposerait de lui-même.

Seulement voila… Cet universel est le grand absent. L'humanité est une humanité éclatée en cultures différentes et, à l'intérieur d'un même ensemble culturel, en sous-groupes et en individualités. C’est dans cet esprit qu’Hannah Arendt écrit dans « La vie de l’esprit » : « Ce n’est pas l’homme, mais les hommes qui peuplent notre planète. La pluralité est la loi de la terre. »



La tolérance prend sens dans le registre du relatif, là où s'affrontent les croyances, dans leur multiplicité et leur diversité. Or les croyances ne sont pas des savoirs. Un savoir est un discours fondé sur la raison, et peut donc emporter l’adhésion des esprits rationnels. Les croyances, en revanche, ne se fondent pas sur la raison. Voilà pourquoi elles sont le lieu du différend entre les hommes. On tue ou on meurt pour des croyances et cela est proprement intolérable.

A défaut de pouvoir toujours se respecter, les croyances sont invitées à se tolérer. La tolérance c'est d'abord cela : une solution aux drames humains générés par le conflit des opinions, un rempart contre les tragédies de la guerre des uns contre les autres.


La découverte de l’autre

L’autre est différent. Confucius l’explique ainsi : « La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents. » La différence est ce qui distingue et ce qui oppose. L’étymologie du mot, du latin « differre », évoque ce qui est séparé, disséminé, dispersé, déchiré….

Bien que la différence n'implique pas nécessairement un jugement de valeur, force est de constater qu’un jugement s’opère. C’est bien sa terrible propension à juger l’autre en fonction de ses propres critères qui fait la malédiction de l’Homme. Quand Jean-Paul Sartre écrit dans Huis-clos « l'enfer, c'est les autres », il traduit l’idée qu’il  existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent spirituellement ou matériellement du jugement d'autrui.

Ce jugement, réalisé en fonction des échelles de valeurs de chacun n’a rien d’objectif. Il conduit souvent à des incompréhensions, à des discriminations ou à la remise en cause des principes fondamentaux des droits de l'homme.  Comment surmonter cela ?     Par l’altérité.


Le respect de l’altérité plutôt que la tolérance

Dans sa forme scolastique, l'altérité est la qualité de ce qui est autre. Mais notre époque moderne a enrichi le sens de ce mot, pour lui donner une dimension humaniste. L’altérité est la reconnaissance et l’acceptation de l’autre dans sa différence. C’est une valeur essentielle de la laïcité qui privilégie la mixité des cultures comme source d’enrichissement spirituel et de paix. Albert Jacquard l’exprime ainsi : « Il faut prendre conscience de l'apport d'autrui, d'autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande. »

L’altérité est la valeur qui reconnait à l’homme et la femme leurs droits à être eux-mêmes, dans leurs différences, qu'elles soient ethniques, sexuelles, sociales, culturelles ou religieuses.

Le terme de tolérance, pris en son sens propre, est inadéquat à la grande idée qu’on prétend lui faire exprimer. Le respect d’autrui et de sa liberté demande plus et autre chose. Le respect de l'altérité me semble pouvoir remplacer avantageusement la tolérance, car il implique la compréhension des particularités de chacun, la capacité d'ouverture aux différentes cultures et à leur métissage.

La sagesse populaire s’accorde à dire que « les voyages forment la jeunesse ». Il est raisonnable de considérer qu’en effet les voyages permettent de mieux appréhender le monde, la nature et les diversités culturelles humaines. Ils constituent un moyen de se forger un esprit critique en accédant à des connaissances plus universelles. C’est par la rencontre et la confrontation avec l’autre, et avec l’ailleurs, que le voyageur vit des chocs culturels, émotionnels et cognitifs.  Ses préjugés et stéréotypes se confrontent à la réalité telle qu’elle se présente. Il apprend à « voir autrement », à percevoir autrui dans une perspective différente, à prendre de la distance par rapport à son univers culturel et symbolique d’origine.

L’expérience du voyage est créatrice d’un désordre, porteur d’un renouveau. Elle est source de transformations intérieures et d’évolution de la conscience. Elle donne du sens à l’existence, permet d’apprendre à mieux se connaître et participe à la construction d’une identité nouvelle. Celui qui éprouve l’expérience du voyage, découvre l’altérité et en revient altéré...



Les sens sont indispensables à la découverte de l’autre, mais ils peuvent parfois s’avérer de bien piètres serviteurs. Guy de Maupassant écrivait : « Nos yeux, nos oreilles, notre odorat, notre goût diffèrent, et créent autant de vérités qu'il y a d'hommes sur la terre. ».

Il en va de même pour la culture, les arts et les sciences, activités exclusivement humaines, qui par leur richesse et leur diversité apportent un éclairage décisif sur le caractère universel de l’Humanité. Armand Abécassis, écrivain et philosophe français a écrit « L'universel ne s'inscrit dans le monde qu'à travers la multitude des cultures. »

La rencontre d’autrui par la parole nécessite d’apprendre à jeter sur soi un regard extérieur et distancé, de nourrir une aptitude à la décentration et à l’intégration de l’autre. Selon Emmanuel Lévinas, philosophe français qui a travaillé sur la question de l’éthique et la métaphysique d'Autrui, « l’apprentissage de l’altérité exige une éthique qui repose sur l’expérience d’autrui, et la responsabilité

Cette interaction avec l’autre, implique indubitablement d’être responsable de ses actes. Car il ne faut jamais perdre de vue que lorsque l’on découvre autrui, la réciproque est souvent vraie également… Et l’autre aussi se construit en nous découvrant. La confrontation à l’autre, qui est par définition différent, nous place naturellement, instinctivement, dans une situation d’intolérance car reconnaître qu’autrui a raison peut-être vécu comme une sorte d’humiliation de l’égo, puisque notre «Je» a tort.
L’être humain est ainsi fait qu’il a la fâcheuse tendance de juger le monde et ses congénères à partir de sa propre échelle de valeurs. Il n’y aurait aucune gravité à cela si les humains disposaient de valeurs universelles et étaient des êtres de pur raison. Hélas, alors que le savoir repose sur des éléments de raison, les croyances, en revanche sont irrationnelles. Elles surgissent à l’exacte frontière ou le savoir s’arrête.

L'humanité est  éclatée en une multitude de croyances et de cultures différentes, et bien peu d’hommes savent dégager l’universalité dans ces inextricables particularismes.

On peut donc émettre l’idée que la tolérance se manifeste comme l'ultime recours au moment où l'humanité cesse de se percevoir elle-même comme valeur universelle.

lundi 18 juillet 2011

Le Message de Léonard de Vinci

"L'homme de Vitruve" ou VITRUVIUS
de Léonard de Vinci (1452-1519)



L'Homme de Vitruve (ou homme vitruvien ou vitruvius ) est le nom communément donné au croquis "Étude de proportions du corps humain "selon Vitruve réalisé par Léonard de Vinci aux alentours de 1492.

Ce dessin à la plume, tiré de l'ouvrage De Architectura de Vitruve, a appartenu à la collection d’œuvres d’art graphique de Giuseppe Bossia avant d'être racheté en 1822 par les Gallerie dell’Accademia de Venise.

Avec son célèbre homme de Vitruve, Léonard de Vinci corrige l’enseignement antique des proportions de Vitruve - Marcus Vitruvius (vers -70 à – 25) . Il compare alors le résultat de ses études anthropométriques avec les proportions de Vitruve, seules proportions idéales conservées de l’Antiquité.

Architecte et ingénieur de l’époque romaine, Vitruve avait décrit les rapports de mesures d’un corps humain parfait dans le troisième livre de son traité d’architecture. il avait conclu qu’un homme aux bras et jambes écartés, pouvait être inscrit au même titre dans les figures géométriques parfaites du cercle et du carré.

D’après les descriptions de Vitruve, dans le cas des figures entourées par un cercle ou un carré (« homo ad circulum » et « homo ad quadratum »), le centre du corps humain se trouverait en outre dans le nombril.

Les indications de Vitruve ont souvent été illustrées à la Renaissance. Le dessin le plus connu est celui de Léonard de Vinci. Il corrige les erreurs de Vitruve en se servant des mesures qu’il a prises : le relevé des mesures empiriques de l’être humain, voilà ce qui importe à ses yeux. Les pieds et les mains ont ainsi la taille appropriée.

 
L'homme de Vitruve ou VITRUVIUS de Léonard de Vinci

  
  
Cinq, symbole de l'homme
   
Léonard de Vinci a dessiné l'image d'un homme tenant les bras et les jambes écartés de façon que les quatre extrémités des membres et la tête coïncident avec les sommets d'un pentagone étoilé, inscrit dans un cercle.

Selon cette représentation de l'art de la Renaissance cinq est le nombre de l'homme, en tant qu'être placé au centre du cosmos.

Pour tracer ce pentagramme dans lequel s’inscrit l’homme, il faut employer la proportion dorée, si chère aux sages de l’antiquité. Il s’agit du nombre d’or dont l’approximation est 1,618. C’est cette proportion que les sculpteurs grecs ont considérée comme la plus harmonieuse et qu’ils ont employée dans leurs représentations du corps humain.

Par l’application du nombre d’or, l'Homme est donc devenu pour eux un symbole d'harmonie. Dans son livre « De Architectura » Vitruve a indiqué que les proportions d'un bâtiment devraient correspondre à ceux d'une personne, et il a employé la proportion dorée pour fixer ce qu'il a considéré comme les mesures relatives d'un humain idéal.

L’une des illustrations les plus frappantes de ce corps harmonieux se trouve dans le célèbre « Homme de Vitruve », où Léonard de Vinci inscrit l’Homme, telle une étoile à cinq branches, dans un cercle.

Pour les pythagoriciens, le cercle représente le royaume de l’Esprit. Si ce corps, assimilé à l’étoile, est le summum de l’harmonie physique ou terrestre, alors l’étoile à cinq branches, pentagramme tracé selon les préceptes du nombre d’or, est celui de l’harmonie céleste ou spirituelle.
 
  
L’homme, au cœur du macrocosme et du microcosme
   
La notion de macrocosme (qui étymologiquement signifie "grand monde")  remonte aux pythagoriciens, bien que le terme en lui-même n’ai été employé que bien plus tard. Pythagore établit une analogie entre les quatre saisons du monde et les quatre âges de la vie d'un homme (de l’enfance à la vieillesse).

C’est Paracelse qui le premier en 1571 utilise les termes de macrocosme et de microcosme. Il énonce que le microcosme est un monde en petit et que le macrocosme est le monde en grand.

«Dieu, après avoir créé le grand monde, a formé le petit monde. L'homme est ce petit monde qui contient toutes les qualités du grand monde. C'est pourquoi on l'appelle un microcosme. L'homme est la quintessence du firmament et des éléments, du ciel et de la terre... ».     Paracelse

 

dimanche 17 juillet 2011

Le Message de Voyager 1 et 2

VOYAGER 1 et 2
 
Le programme Voyager est un programme d'exploration robotique de l'agence spatiale américaine de la NASA dont l'objectif est d'étudier les planètes extérieures du système solaire.
 
Il comprend deux sondes spatiales identiques Voyager 1 et Voyager 2 lancées en 1977 qui ont survolé les planètes Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune ainsi que 48 de leurs lunes. Les données collectées par les 9 instruments portés par chaque sonde en font sans doute la mission d'exploration du système solaire la plus fructueuse sur le plan scientifique de toute l'histoire spatiale.
 
Le 16 décembre 2004, Voyager 1 était la première création humaine à naviguer au-delà de l'une des principales frontières du système solaire, l'héliosphère. Cette frontière, le choc terminal, se trouve à environ 14,1 milliards de kilomètres du Soleil.
 
Le 15 août 2006, Voyager 1 a dépassé la barrière symbolique des 100 UA de distance par rapport au Soleil, soit 15 milliards de km.
 
De son côté, Voyager 2 a franchi le choc terminal le 30 août 2007. La sonde était alors située à environ 12,6 milliards de km du Soleil.
 
Ces deux sondes poursuivent leur route à la frontière du système solaire vers la zone que l'on appelle l'héliopause, limite de l'influence du vent solaire. Voyager 1 dépassa officiellement Pioneer 10  le 17 février 1998 pour devenir l'objet le plus distant de la Terre jamais envoyé dans l'espace. Les sondes s'éloignent dans l'espace à des vitesses vertigineuses : 17 km/s (61 200 km/h) pour Voyager 1 et 15 km/s (54 000 km/h) pour Voyager 2. Cette vitesse leur permet de parcourir plus de 500 millions de km par an. Elles envoient encore des données qui sont collectées par le réseau de communication avec l'espace lointain (DSN) de la NASA, dans le cadre d'un nouveau programme : la Mission Interstellaire Voyager.
 
Voyager 1 est l'ambassadeur humain le plus éloigné de la Terre.
 
Contrairement aux sondes du programme Pioneer, aucune accélération ou décélération anormale des sondes Voyager n'a été mise en évidence.

 
LE MESSAGE DE VOYAGER 1 et 2
 
VOYAGER 1 et 2 contiennent un vidéodisque en cuivre doré, sur son étui sont gravés les instructions pour l'écouter et les coordonnées du Système Solaire (toujours en se référant aux 14 pulsars).
 
Ce disque contient des informations sur la Terre et nos connaissances :
 
    * Des voix humaines y sont enregistrées en 55 langues différentes
    * 96 photos noir et blanc et 20 en couleurs montrent la vie sur notre planète
    * 90 minutes de musiques typiques des différentes régions du globe peuvent être écoutées 
 

Vidéodisque en cuivre de Voyager 1 et 2


Les deux sondes Voyager, comme les sondes Pioneer 10 (1972) et 11 (1973) qui les ont précédées, transportent, de manière symbolique, un message tentant de résumer quelques éléments clés sur l'humanité. Ces informations sont gravées sur un disque de cuivre qui est accompagné d'une cellule et d'une aiguille permettant de le lire.
 
Les données, sélectionnées par un comité présidé par l'astrophysicien Carl Sagan, comprennent une série de 116 photos de différents lieux symboliques sur Terre, des schémas donnant la position de la Terre dans le système solaire, une espèce de pierre de Rosette définissant le système numérique en usage ainsi que les grandeurs employées en physique ainsi que des extraits sonores comprenant 27 morceaux de musique ainsi que des enregistrements variés reflétant l'activité humaine.

A l'heure actuelle, quatre sondes voyagent avec un message à bord :
 
    * Pioneer 10 et 11
    * Voyager 1 et 2

vendredi 15 juillet 2011

Le Message de Pioneer 10 et 11


PIONEER 10 et 11
Le voyage de Pioneer 10 constitue l’une des aventures scientifiques les plus marquantes de l’histoire de l’exploration spatiale, l’un des symboles les plus forts de l’entrée d’une bruyante humanité dans le silence des espaces interplanétaire et interstellaire.

En effet, Pioneer 10 représente bien davantage qu’une machine. C’est un symbole culturel de la fin du XXe siècle qui s’en va sonder des espaces inconnus. C’est aussi la plus lointaine manifestation de l’intelligence humaine dans l’espace. 
 
Lancée en 1973, Pioneer 10 (258 kg) est le premier engin a avoir quitté le Système Solaire. Prévue pour fonctionner jusqu'en 1975, le vaisseau spatial Pioneer 10 a toutefois envoyé son dernier signal à la Terre le 22 janvier 2003. Sa faible intensité a été reçue par les grandes antennes du réseau de poursuite DSN (Deep Space Network) de la NASA.
  
Au dernier contact, Pioneer 10 se trouvait à une distance d'environ 12.2 milliards de kilomètres de la Terre (soit à peu près 80 fois la distance Terre-Soleil).  A cette distance, le signal radio, voyageant à la vitesse de la lumière, a mis plus de 11 heures 20 minutes pour atteindre la Terre.
 
Pioneer 10 fonce dans la direction opposée à la course du Soleil, en direction de l'étoile rouge Aldebaran, l'oeil du Taureau (Taurus) à la vitesse de 12,5 km/s. La sonde mettra environ 2 millions d'années pour l'atteindre.
  
LE MESSAGE DE PIONEER 10 et 11

Pioneer 10 et 11 sont des “bouteilles à l’espace” qui auront fait couler beaucoup d’encre. Un message, imaginé par Carl Sagan et Frank Drake, fut gravé sur une plaque d’aluminium de 15 x 22,5 cm, recouverte d’une couche d’or et fixée aux montants de l’antenne de Pioneer 10 et plus tard de Pioneer 11. 
 




Il s'agit d'un message de paix comportant:

    * Un atome d'hydrogène neutre
    * Le profil de la sonde
    * Le schéma du Système Solaire avec la Terre comme point de départ de la sonde
    * La position du Soleil par rapport au centre de la Voie Lactée, elle-même identifiée par 14 pulsars.
    * Les silhouettes d'un homme et d'une femme

Les êtres humains sont la partie la plus mystérieuse du message”, écrivait l’astronome Carl Sagan. La main droite de l’homme, “levée dans un geste universel de bonne volonté” et la nudité de la femme représentée “selon la règle de la statuaire grecque classique”, c’est-à-dire sans la moindre indication extérieure d’organes génitaux.
 
Carl Sagan  rappelle : « L’exercice était difficile. Nous avions essayé de représenter un homme et une femme “panraciaux”. La femme avait dans son apparence certains traits asiatiques. Et l’homme un nez large, des lèvres épaisses et une coupe de cheveux afro. Chez les deux, il y avait aussi des traits caucasiens. Mais comme seulement les contours de la chevelure de la femme sont tracés, beaucoup d’observateurs l’ont vue blonde, détruisant ainsi la possibilité d’un héritage génétique asiatique. Lors de la transcription du dessin original sur la plaque, la coupe afro fut transformée en coupe méditerranéenne, cheveux ondulés… malgré tout, ils sont de façon significative représentatifs des sexes et des races de l’espèce humaine.” 
 
A vrai dire, personne à la NASA n'avait pensé à munir Pioneer 10 de ce message. L'idée en revint à un journaliste du Christian Science Monitor, Eric Burgess, qui s'étonna de cette omission et en fit le reproche à Carl Sagan. Le directeur du Laboratoire d'étude des planètes de Cornell proposa alors à la NASA - trois mois avant le lancement - d'improviser un message avec l'aide de son collègue Frank Drake, le pionnier de la première écoute galactique à Green Bank, qui dirige à Cornell l'Institut d'astronomie et de la ionosphère.
Les deux astronomes décidèrent d'incorporer dans ce message un dessin représentant un homme et une femme nus. On en confia l'exécution à Mme Sagan, qui est peintre de son métier.
 
Derrière le couple, on a placé une esquisse de la sonde qui donne une idée de la taille des Terriens. Au bas du croquis, dix cercles représentent le Soleil et ses planètes. La route empruntée par Pioneer au départ est signalée par une flèche incurvée qui passe entre Jupiter et Saturne avant de s'enfoncer dans la Galaxie.
Sagan et Drake voulaient que ceux qui liraient le message aient le moyen de repérer parmi des milliards d'étoiles la position de notre monde solaire. Ils ont choisi comme points de repère les quatorze pulsars de la Galaxie.
 
Ces radio-sources émettent des signaux très caractéristiques, rythmés par de très fines impulsions, qu'on ne peut confondre avec aucune des autres émissions naturelles. La dessinatrice les a représentés par quatorze lignes rayonnant d'un point central, qui portent toutes une information en code binaire sous forme de petits traits verticaux et horizontaux. Ces notations indiquent la fréquence sur laquelle chacun de ces pulsars émettait au moment du lancement de la sonde. Le point de convergence de ces lignes indique la position de notre système solaire.
 
L'étalon de longueur nous est fourni par l'atome d'hydrogène, l'élément le plus répandu dans l'Univers, qui figure symboliquement au sommet du dessin dans deux états d'énergie. En passant de l'un à l'autre l'atome émet un photon; celte émission captée sur la longueur d'onde de 21 cm donne l'unité de base d'un système universel de mesure.
 
L'étalon hydrogène permet de déterminer, par exemple, la taille exacte de la femme à l'aide du symbole binaire porté à droite du croquis (I---) qui indique le chiffre 8. Notre ambassadrice mesure 1,68 m (8 fois 21 cm).


En 1974, Pioneer 11 est lancée avec un deuxième exemplaire de cette plaque.
 
 
 
 
Carl Sagan extrait de "Who speaks for earth" sous titré français

jeudi 14 juillet 2011

Le Message d'Arecibo

Le radiotélescope d'Arecibo à Porto Rico est une immense antenne de 300 mètres de diamètre. La réception se fait dans une nacelle mobile suspendue à 130 mètres de hauteur.

En 1974, pour célébrer l'installation d'une nouvelle surface réfléchissante plus précise sur le radiotélescope d'Arecibo, le docteur Frank Drake, assisté de Carl Sagan, conçoit, avec l'équipe d'Arecibo, un message de démonstration à destination d'intelligences extraterrestres, envoyé en direction de l'amas globulaire M13 qui se trouve à 25 000 années-lumière. 


Le radiotélescope d'Arecibo à Porto Rico


                               
Ce message envoyé sur la longueur d'onde de 12,6 centimètres, avec une puissance de 20 trillion de watt, est l'émission la plus puissante jamais faites par l'homme. Elle est détectable n'importe où dans la galaxie.
 
C'est un message binaire de 1679 bits, 73 lignes de 23 caractères qui crée un petit message imagé. Le nombre 1679 a été choisi parce qu'il est le produit de deux nombres premiers et ne peut donc être divisé qu'en 23 lignes et 73 colonnes, ou 73 lignes et 23 colonnes. Cela suppose que ceux qui pourraient le lire choisiront de l'arranger comme un quadrilatère.

L'information contient des informations à propos de la Terre et de l'humanité.
 
Si on lit de gauche à droite, elle montre les nombres de un à dix, les numéros atomiques de l'hydrogène, carbone, azote, oxygène et phosphore, les formules chimiques des sucres et bases dans les nucléotides de l'ADN, les nombres de nucléotides dans l'ADN, la structure en double hélice de l'ADN, un croquis de l'être humain et sa taille, la population de la Terre, le système solaire, et une image du radiotélescope d'Arecibo avec son diamètre.
 
Des couleurs ont été ajoutées à  la visualisation graphique de ce message (voir ci -contre) pour mieux voir les différentes parties mais le message réel ne comportait pas de notion de couleurs.

Parce que le message mettra 25 000 années pour atteindre la destination voulue (et autant à une éventuelle réponse pour nous revenir), le message d'Arecibo était plus une démonstration de l'avancée technologique de l'homme qu'un réel essai d'entrer en contact avec une civilisation extraterrestre.


lundi 11 juillet 2011

Le communautarisme et la République

Le 22 janvier 2010 à Lyon, lors d'un diner organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France, Eric Besson  à déclaré: "Oui, il y a une minorité de Français qui ont peur de l'Islam car ils confondent avec fondamentalisme et terrorisme. Mais il faut parler, expliquer et dire que l'Islam est compatible avec les valeurs de la République."

De manière plus générale, peut ont vraiment considérer que le communautarisme est compatible avec les valeurs de la République ?

Les principes fondamentaux de la République française sont énoncés dans sa devise: "Liberté, Égalité, Fraternité". Ils se traduisent par des droits intangibles, à la fois politiques et sociaux reconnus aux citoyens.

L’article 1er de la constitution s’inscrit dans ce cadre puisqu’il proclame que "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale".

Une République indivisible implique qu’aucune partie du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale. Seul le peuple exerce cette souveraineté par la voie de ses représentants.

L’unité et l’indivisibilité garantissent une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire national.


Le caractère laïque de la République découle à la fois du principe de la liberté de croyance et du principe d’égalité des citoyens devant la loi et implique la séparation des Églises et de l’État. Le caractère démocratique de la République implique le respect des libertés fondamentales et la désignation des différents pouvoirs au suffrage universel. Enfin, le caractère social de la République résulte de l’affirmation du principe d’égalité. Il s’agit de contribuer à la cohésion sociale et de favoriser l’amélioration de la condition des plus démunis.

La question de la compatibilité du communautarisme avec la république amène à formuler une définition du communautarisme et à préciser ce que la notion de compatibilité recouvre. 

Communautarisme ne veut pas dire communauté

Une communauté est formée par des individus qui ont des liens, de l’intérêt, des valeurs, des croyances et des idéaux communs. Le communautarisme est un terme socio-politique désignant les attitudes ou les aspirations de communautés, le plus souvent religieuses, ethniques ou culturelles, nécessairement minoritaires au sein d’une nation. 

Le communautarisme apparaît quand les particularités d’une communauté, qui pourraient se limiter à n'être que la représentation du multiculturalisme, demandent à déroger aux lois communes pour exercer, au sein de leur propre groupe, des lois particulières. Au mépris de la volonté générale et de  l’universalité républicaine. 

Compatibilité implique-t-elle, de fait, intégration ?

Alors que l’intégration sous entend la fusion d'une minorité dans un ensemble national, le terme de compatibilité s’axe d’avantage sur la coexistence de ces minorités au sein de cet ensemble qui est la république, en accord avec les principes fondamentaux de cet ensemble, et sans nuire à son bon fonctionnement.
 
Cette compatibilité implique de part et d’autre l’établissement d’un véritable contrat commun, autour d’un idéal de vie partagé sans qu’aucune de ces communautés ne puisse se prévaloir de dérogation aux règles et valeurs de la République. Ce contrat suppose la participation de tous à son élaboration et l'adhésion de chacun à son contenu. Il doit reposer sur la tolérance et le respect mutuels.

La problématique possède plusieurs facettes:

- Les communautés, aujourd’hui ont elles encore le désir de s’intégrer dans la république ?
- Qu’est il arrivé aux valeurs de la république pour qu’aujourd’hui les communautés minoritaires en quête d’intégration ne s’y retrouvent plus ?

Les communautés, aujourd’hui ont-elles encore le désir de s’intégrer dans la république ?

En général, une communauté se forme de fait, indépendamment de la volonté de ses membres. En revanche, une société bâtit son modèle politique et social dans l’effort, grâce à la bonne volonté que chacun est prêt à mobiliser pour garantir le succès de l’entreprise.

La société à laquelle nous appartenons est à proprement parler une communauté, construite, non pas sur la base de particularités de groupes, mais bien sur la volonté réfléchie d’adhérer à un système de valeurs politiques et sociales.

Comment concilier communauté et société ?

Pour beaucoup de migrants, cette question reste sans réponse car s’intégrer, respecter les valeurs de la république est parfois perçu comme un renoncement aux coutumes de la communauté, et par extension, un renoncement à ce que l’on est.

La forte concentration de populations immigrées peut retarder d’avantage encore le processus d'intégration, car elle favorise le maintien des cultures d'origine, les modes de vie traditionnels et les mariages préférentiels.

De fait, posons nous tout de même la question: un modèle d'intégration qui se refuserait à reconnaître les différences culturelles, et imposerait un moule homogène à l’ensemble des identités culturelles ne serait-il pas voué à l'échec ? Cela reviendrait à nier les spécificités, et donc à faire obstacle à la quête de reconnaissance sociale à laquelle chacun aspire, par la mise en valeur de son authenticité, notamment sur le plan culturel.

De même, comment parler de respect ? Si l'objectif de la démarche consiste à assener la culture dominante à tous, comme étant universelle face aux cultures minoritaires dites particularistes. 

La peur de l’inconnu

La tendance naturelle pousse à aller vers ce que l’on connait et il est plus facile d’aller vers celui qui nous ressemble que vers l’altérité et l’inconnu.

La mondialisation accroit encore davantage ce sentiment, conduisant paradoxalement les individus à se regrouper en communautés pour resserrer les liens sociaux qui leur apparaissent comme menacés.

L’Europe, qui gère plus facilement la libre circulation des biens et des capitaux que la libre circulation des idées sociales et culturelles n’est-elle pas en partie responsable du renouveau des revendications régionales, culturelles et linguistiques ? Pensons aux Corses, aux Bretons, aux Basques… Et que penser des communautarismes sexuels, religieux et sectaires qui ne cessent de s’exacerber…




Non décidément, les migrants issus des pays du Maghreb n’ont pas l’apanage du communautarisme! Toutefois, certaines valeurs républicaines, et particulièrement celles de l’égalité homme-femme et de la laïcité, sont en contradiction avec les valeurs prônées par les intégristes Islamiques. Cette confrontation de codes culturels, sociaux et politiques est particulièrement violente, et en réaction, provoque chez certains un repli vers leur culture d’origine. Deux constats s’imposent :

- Bien connaitre sa communauté et bien connaitre la République permettrait de caractériser des points communs et complémentaires plutôt que de stigmatiser et d’opposer les différences.

- S’intégrer c’est renoncer fatalement à une partie de sa culture pour en bâtir une nouvelle, mélange des deux.
C’est trouver la voie du milieu, dans la pondération.

La réalité économique et sociale invalide-t-elle le modèle républicain ?

Deux dangers guettent la démocratie et le système républicain : le nivellement par le bas et l'individualisme.
La paupérisation de la population, l’exclusion, le déficit de culture et la médiocrité des vecteurs culturels de masse sont le terreau des dérives communautaires.

La Démocratie met en évidence ce mal de la démocratie qu'est l'individualisme, qui amène certains à se détacher de la "chose commune" pour chercher une meilleure représentation de leur intérêt propre dans un groupe moins universel.

Cette situation se nourrit d’une évolution de notre société baptisée « de consommation » : la primauté de l'avoir sur l’être (« je veux tout, tout de suite et sans effort »).

Tout fait l’objet de marketing, jusqu’aux domaines qui devraient rester vierge de toute connivence et de tout compromis : La politique, l’éducation…

Comment prétendre s'impliquer, se sentir appartenir à l'idéal républicain, aller vers l’autre et respecter sa différence lorsque votre besoin premier de logement, de revenus, de sécurité n'est pas garanti ?

Cette perte d’élan et d’enthousiasme peut se concrétiser à l’aide de la pyramide de Maslow: dans les années 1940, le psychologue Abraham Maslow hiérarchise sous la forme d'une pyramide, constituée de cinq niveaux, les besoins et les motivations  des hommes. Selon Maslow, il est extrêmement difficile de satisfaire un besoin d'un niveau donné tant que les besoins situés aux niveaux inférieurs de la pyramide ne le sont pas.

Le premier niveau des besoins humains, qualifié de besoins physiologiques (manger, boire, se loger, se chauffer, etc...) est le pré-requis a l'accomplissement des autres besoins.

Notons que le sentiment d'appartenance, à une société, un système ne vient qu'au troisième niveau de la pyramide. La confiance, le respect des autres, apparait lui au quatrième niveau…

La pyramide de Maslow (1908-1970), classification hiérarchique des besoins humains.
 
Lorsqu’on a perdu ses repères sociaux, familiaux, républicains, on en cherche d’autres, avec le risque évident de s’égarer et de choisir un mauvais repère. Un repère qui paraît fort, solide, capable d’assurer nos besoins physiologiques primaires. C’est dans cette place laissée vacante que s’engouffrent le communautarisme, l’intégrisme, les sectes, les bandes des banlieues etc.)

Deux constats à nouveau :
- Le lien qui unit les hommes et les femmes de notre société s’amenuise et se délite jusqu’à devenir un plus petit dénominateur commun bien ténu. Notre société agonise de son manque de fraternité.
- La culture, le savoir, permet de dépasser les préjugés, développe l'autonomie et permet aux individus d'exercer leur citoyenneté. Il y a des liens qui libèrent et il y a des liens qui détruisent. Certains chemins, issus de certains choix, aliènent et privent de liberté. Savoir rester libre est plus que jamais une impérieuse nécessité.

Notre République est elle malade au point d’entretenir le communautarisme ?

Dans « Du contrat social », Rousseau établit qu’une organisation sociale "juste" repose sur un pacte garantissant l’égalité et la liberté entre tous les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c’est-à-dire l’ensemble exhaustif des citoyens. L’intérêt particulier est contraire à la recherche de l’intérêt général, seul objectif du contrat social.

La compatibilité du communautarisme et de la république est une bataille qui se gagne à deux. L’état, la société, les hommes et les femmes qui la composent font-ils bien le nécessaire pour qu’une intégration puisse se produire ?

Dans le pacte social, chacun renonce à sa liberté naturelle pour gagner une liberté civile. La souveraineté populaire est le principe fondamental du contrat social. A quoi sommes nous prêts à renoncer ?

La République a-t-elle perdu ses vertus d’intégration ?

Aujourd’hui, on peut se poser la question du « modèle républicain» en tant que vecteur efficace d’intégration des nouveaux immigrés et leurs enfants dans la société française.

Sous la IIIème République, les communautés cohabitaient sans problèmes et parvenaient à s’intégrer : Les Italiens, les Portugais les Espagnols les Arméniens, les Turcs, les Vietnamiens. Au fil de notre histoire nous pouvons faire le constat que les minorités trouvaient mieux leur place dans la république qu’aujourd’hui.

Comment expliquer cela ? Est-ce la République qui a perdu ses vertus d’intégration ? Les communautés minoritaires se sont-elles radicalisées ? N’est ce pas plutôt une perte de foi des deux côtés en ce qui était un modèle, un idéal, plus qu’une réalité concrète ?

Les valeurs de la république affaiblies

Face à la succession des drames du 20ème siècle (deux guerres mondiales, le totalitarisme, les guerres coloniales,…) le camp républicain n’a pas toujours été à la hauteur de ses valeurs.

Notre début de 21ème siècle marque la poursuite de cet affaiblissement, sur fond de guerres financières (mondialisation aux effets incontrôlables, délocalisations, recherche effrénée de profits, chômage, paupérisation de la population, en commençant par les plus vulnérables).

Qu'est-ce que la République est en capacité d’offrir en termes de perspectives pour les plus fragiles, les plus perdus d’entre nous ?

La République porte des valeurs fortes et la charge de la véhiculer incombe à l’Etat. Or un certain nombre de désengagements voir d’abandons s’opèrent. On constate un recul du service public dans des quartiers qui se transforment en ghetto et en zones de non droit.

Le surendettement de l’Etat laisse beaucoup de citoyens sceptiques sur les réformes engagées : les délocalisations, les décentralisations, la régionalisation, les délégations de compétences, l’autonomie des universités, la réforme de la carte judiciaire, la réduction drastique du nombre d'hôpitaux… Ces réformes concourent-elles a l’amélioration du service public ou à l’allégement d’un bilan financier calamiteux ?

Quelle image a-t-on aujourd’hui de la république, et quelle image donne-t-on de la république ? Les hommes politiques sont loin d'être tous exemplaires.


Auteur: La Crix, licence Creative Commons by-nc-nd



Manque de lisibilité dans l’action de l’état ? Affaiblissement, voire démission ? 

La République a des difficultés à rassembler et à insuffler ses valeurs aux citoyens dans leur ensemble, et pas seulement aux minorités. Elle doit revenir à ses fondamentaux et affirmer avec fermeté, cohérence et équité ses valeurs d’universalité.


Compatibilité ou pas ?

Le communautarisme est incompatible avec les valeurs de la République. Toutefois il est possible de surmonter le repli identitaire communautariste.

La culture

La culture doit plus que jamais jouer un rôle majeur dans le mécanisme de découverte, de tolérance et de respect de l’autre, mais c’est une démarche de fond qui portera ses fruits à long terme.

La connaissance et le savoir permettent de dépasser les préjugés et développent l'autonomie. Cela permet aux individus d'avoir une véritable réflexion sur eux-mêmes, de trouver leur place au sein de la société et enfin, de rencontrer et de reconnaître l’Autre.

La connaissance par chacun de sa propre appartenance culturelle, et donc de son identité sociale, constitue une condition indispensable à un accomplissement personnel, libre et authentique. Chacun doit pouvoir disposer d’une totale liberté quant à son évolution culturelle et sociale par rapport à son identité d’origine. La discrimination positive, bien que discutable sur le principe, relève de cette aspiration.

La constitution d’un lien social global et cohérent ne passe-t-elle pas par le respect et la reconnaissance des valeurs culturelles minoritaires, souvent hétérogènes ?  Dans la mesure où elles respectent les principes de la République, bien évidemment.

Les jeunes générations sont bien plus ouvertes à l’altérité qu’on ne l’imagine. Internet est un vecteur de partage et d’échange qu’elles utilisent avec efficacité pour découvrir l’autre et aller vers lui. Il est bien-sûr prématuré de considérer Internet, comme un défenseur des valeurs de la République. Mais il pourrait être un outil pour alimenter le principe républicain qu’est la démocratie. Certains élus essaient de s’en servir pour faire " passer" une démocratie de proximité dans des formes concrètes, pour que chacun se sente concerné.


L’éducation

L’école de la République doit permettre l’émancipation de chaque citoyen en lui donnant la capacité d’agir et de réagir librement quelque soit son niveau d’étude, son origine culturelle et son niveau social.

Sur la base d’un socle de valeurs communes, elle doit éveiller les enfants et les transformer en citoyens chercheurs. Car chacun de nous partage la responsabilité d’alimenter et de participer à ce processus d’expérimentation et d’évolution permanente de la démocratie.

Le rôle de l’Etat et des hommes politiques

Le rôle de l’Etat est d’organiser l’unité de l’espace politique commun, qui permet d’intégrer tous les individus, quelles que soient leurs origines sociales, religieuses ou nationales. Il est urgent de revenir à l’exemplarité en la matière. Nous ne devons plus transiger sur les valeurs fondamentales et imprescriptibles de la République.

Toutefois, il faut abandonner l’illusion que l’issue du problème viendra exclusivement de la sphère politique. Les politiques d'intégration sont très lentes à produire leurs effets alors que l’on attend des gouvernements des solutions rapides aux problèmes découlant de l'immigration (logement, santé, instruction, emploi…).




Retrouver l’idéal républicain est l’affaire de tous

Notre République est une vieille dame vénérable qui a besoin, sinon d’être réinventée, au moins de renouer avec l’esprit, l’énergie et l’élan qui animaient ses fondateurs à l’origine.

Loin d’être obsolète, elle est au contraire, le "ciment" de la société. Il est nécessaire que chaque citoyen en prenne conscience, et fasse que cette "chose commune" devienne une "cause commune".

C’est en recréant cette dynamique de l’universalisme contre le particularisme, que les individus pourront se construire librement et prétendre au bonheur social. 

jeudi 7 juillet 2011

Nous devons réapprendre la valeur de l’altruisme - Jean-Marie Pelt et Gilles-Eric Séralini

Pour Jean-Marie Pelt, auteur, avec Gilles-Eric Séralini, de "Après nous le déluge ?" (Flammarion-Fayard, 2006), cofondateur et président de l’Institut européen d’écologie, à Metz, l’initiative d’Action contre la faim prouve que nous sommes au tout début de la prise de conscience des problèmes d’environnement.

"Nous connaissons les besoins, mais cela reste intellectuel. Pour que cela bouge, il n’y a que deux voies. 

Soit nous parvenons à sortir de l’individualisme dans lequel nous avons versé – "Je me fais plaisir tout le temps et à tout propos" – pour adopter une autre attitude. Nous sommes capables, en tant qu’êtres humains, de prendre des décisions qui nous coûtent, de transcender notre "moi" pour le bien de la communauté humaine. Ce sont là des valeurs morales (pas au sens moralisateur), philosophiques, universelles, par-delà les différences de cultures, que nous devons retrouver. Nous devons réapprendre la valeur de l’altruisme. 

Soit, si nous sommes incapables de renouer avec ces valeurs morales, une catastrophe écologique majeure nous fera réagir par peur. Nous avons encore la possibilité de choisir, en particulier par la transmission de ces valeurs à nos enfants. C’est là un de nos rôles majeurs, et certainement celui de l’école, qui ne doit pas se contenter de transmettre des savoirs, mais également des notions morales humaines fondamentales". 


Le livre: Après nous le déluge ?

Editions Flammarion-Fayard, (2006)
Après nous le déluge ? Nous sommes peu nombreux, quelques voix dispersées, à dénoncer le massacre du vivant. 

Il est grand temps que le cercle s’élargisse. L’urgence nous dicte aujourd’hui de vous livrer notre expérience de biologistes pour que vous puissiez juger de la situation : votre situation d’êtres humains bientôt incapables de léguer à leur descendance une planète en bonne santé. 

Peut-être même incapables de léguer la vie telle que nous la connaissons. Une vie immensément belle, mais infiniment plus rare et fragile que ce que nous croyons. Une vie agressée par les pollutions chimiques, génétiques, et par la disparition accélérée de milliers d’espèces. Une vie menacée par notre usage du monde. 

Nos sociétés, nos économies se sont développées à partir de l’axiome d’une Terre inépuisable, corvéable à merci. 

 La Terre en avait vu d’autres... Seulement, il ne s’agit plus de problèmes d’hygiène ou de microbes, que la science est parvenue, grosso modo, à juguler - du moins dans les pays riches. 

Nous devons affronter l’épuisement des ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, sols arables, forêts) et une transformation radicale des milieux et des êtres : une transformation peut-être irréversible. Alors, arrêtons de nous leurrer en imaginant que la science trouvera bien, un jour, une solution ! Car que font-ils, les scientifiques, notamment les biologistes ? Sont-ils à ce point aspirés par leurs microscopes et leurs éprouvettes qu’ils n’aient pas conscience de l’urgence ? Cette urgence, elle est nôtre, parce que nous sommes des amoureux de la vie. 

Cette urgence, nous voulons que vous la fassiez vôtre.

vendredi 1 juillet 2011

Nocturne - Secret Garden - Eurovision 1995

Nocturne est la chanson gagnante du concours Eurovision de la chanson 1995, interprétée par le duo irlando-norvégien Secret Garden.

Elle est intégralement interprétée en norvégien, langue nationale, comme l'impose la règle entre 1976 et 1999. Essentiellement instrumentale, elle ne comporte néanmoins pratiquement pas de paroles, ce qui lui fut reproché après la victoire.


 
Paroles:

Now let the day
Just slip away
So the dark night
May watch over you
Nocturne
Though darkness lay
It will give way
When the dark night
Delivers the day


Secret Garden

Secret Garden est un duo irlando-norvégien qui joue de la musique instrumentale. La violoniste Fionnuala Sherry est irlandaise et le compositeur et pianiste Rolf Løvland est norvégien. Les Secret Garden ont vendu 3 millions d'albums et ont gagné le Concours Eurovision de la chanson pour la Norvège en 1995 avec la composition "Nocturne". 

Ce fut l'unique fois dans l'histoire du concours, qu'un morceau quasi instrumental gagna bien qu'il y eût aussi quelques notes chantées afin de respecter les critères. L'interprète norvégienne Gunnhild Tvinnereim chanta le titre mais ne faisait pas partie du groupe. Rolf Løvland a aussi co-écrit "La det swinge" (Let it swing) qui donna à la Norvège sa première victoire en 1985.


Discographie

Songs from a Secret Garden (1995)
White Stones (1997)
Fairytales (1998)
Dawn of a New Century (1999)
Dreamcatcher (2001)
Once in a Red Moon (2002) qui comprend un morceau avec Julian Lloyd Webber
Dreamcatcher: Best of (2004, Australie)
Earthsongs (2004)
Inside I'm singing (2007)