lundi 28 janvier 2013

Frédéric Lenoir (1962-)

Frédéric Lenoir (1962-)
Frédéric Lenoir est philosophe, sociologue et historien des religions, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales et chercheur associé au Centre d'études interdisciplinaire du Fait religieux (EHESS et CEIFR).

3 juin 1962. Naissance à Tanannarive (Madagascar).

1964. Ses parents rentrent en France. Ils décident d’élever leurs quatre enfants à la campagne, à Dourdan dans l’Essonne.

1970-1979. Installation à Paris. Elève turbulent et peu disposé pour les études scolaires, Frédéric change trois fois de lycée. Adolescent, il découvre des auteurs comme Hesse ou Dostoïevski qui l’éveillent aux questions existentielles. Il commence à se passionner pour la philosophie en lisant Le Banquet de Platon.

1980-1985. Le psychologue suisse Carl Gustav Jung marque en profondeur son itinéraire intellectuel et stimule son désir de mieux connaître les grands mythes et les religions de l’humanité. D’abord intéressé par l’astrologie et les spiritualités orientales, notamment le bouddhisme tibétain, il s’intéresse à la Kabbale et suit des cours de symbolique sur les lettres hébraïques. Bien que très libérale, son éducation catholique lui a laissé plutôt un mauvais souvenir – trop d’insistance sur le dogme et la morale – et le christianisme ne l’intéresse pas. A 19 ans, il lit les Evangiles pour la première fois. C’est un véritable choc. Avec son ami d’enfance, Emmanuel Rouvillois, qui deviendra plus tard moine sous le nom de frère Samuel, il entame des études de philosophie à l’université de Fribourg, en Suisse, et fait la rencontre décisive de deux professeurs exceptionnels : le philosophe dominicain Marie-Dominique Philippe (avec lequel il réalisera, en 1994, le livre d’entretiens Les trois sagesses) et le philosophe et talmudiste Emmanuel Lévinas, qui lui laissera un beau texte testament sur l’éthique dans son livre Le Temps de la responsabilité (1991). Il mène une quête spirituelle qui le conduit à séjourner en Inde, en Israël, dans des ermitages et des monastères chrétiens en France. Tout en poursuivant ses études de philosophie, il passe aussi un peu plus de trois ans dans la Communauté Saint Jean fondée par le Père M.D. Philippe.

1986-1990. Il débute sa vie professionnelle comme directeur de collection aux éditions Fayard et publie comme auteur plusieurs ouvrages d’entretiens ou d’enquêtes sur des thèmes philosophiques et spirituels.

1991. Il démissionne de  son poste d’éditeur pour se consacrer à l’écriture et à sa thèse de doctorat à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) sur le bouddhisme en Occident (qu’il obtiendra avec félicitations du jury à l’unanimité).

1992. Passionné par les questions écologiques, il participe à la fondation de l’association « Environnement sans frontières ». Il publiera en 2003 un livre d’entretiens avec son ami Hubert Reeves, Mal de Terre, qui lance un cri d’alarme face aux menaces pesant sur la planète. Particulièrement sensible à la souffrance des animaux, il milite pour une reconnaissance du statut juridique de l’animal comme « être sensible » ne pouvant être traité comme une « chose ».

1994. Il devient chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. A la suite d’Edgar Morin, l’un de ses maîtres intellectuels, il aborde le fait religieux dans une approche pluridisciplinaire  mêlant philosophie, sociologie et histoire. 
1998. Il co-réalise pour la 5 une série documentaire de cinq heures consacrée au phénomène sectaire dans le monde : Sectes, mensonges et idéaux.  Il sera l’auteur de plusieurs autres documentaires TV.

2001. Publication de son premier roman, une fable morale, Le Secret. Les deux romans historiques qui suivront – La Promesse de l’ange (avec Violette Cabesos) en 2004  et L’Oracle della Luna (2006) – se vendront à plus d’un million d’exemplaires dans une vingtaine de pays.

2004. Il prend la direction du magazine Le Monde des religions (bimestriel appartenant au groupe Le Monde) qui offre une approche laïque et culturelle du fait religieux. Auparavant, il avait régulièrement collaboré à L’Express et à Psychologies Magazine.

2009. Pièce de théâtre Bonté Divine, co-écrite avec Louis-Michel Colla et mise en scène par Christophe Lidon, avec Roland Giraud dans le rôle principal. La pièce a été jouée à Paris, en province, en Suisse et en Belgique de manière ininterrompue depuis sa création en janvier 2009 jusqu’en mars 2011. Elle est en cours d’adaptation dans cinq autres pays. Il devient aussi producteur et animateur avec Leili Anvar de l’émission Les racines du ciel sur France Culture. L’émission est diffusée toutes les semaines, le dimanche à 7h.

2009-2012. Il publie plusieurs ouvrages de philosophie existentielle qui touchent un large public, parmi lesquels Socrate, Jésus, Bouddha (Fayard), Petit traité de vie intérieure (Plon) et L’Ame du monde (NiL).
2011. Il devient le parrain de l’association Le Pari solidaire, fondée par Aude Messéan, qui crée du lien de solidarité intergénérationnel en mettant en relation des personnes âgées isolées et des étudiants à faible ressources qu’elles hébergent.

2012. Il a écrit le scénario d’un film de cinéma sur Jésus, produit par Pathé (Jérôme Seydoux) et dont il sera le réalisateur. Il a également écrit avec Louis-Michel Colla une nouvelle pièce de théâtre qui est en train d’être montée ainsi qu’un spectacle musical Ren@aissance qui sera créé en 2013.
Publication de "La guérison du monde" chez Fayard.

Il est également romancier, scénariste de bandes dessinées et auteur de théâtre.


Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il a aussi codirigé L'Encyclopédie des religions, Le Livre des sagesses et L'Encyclopédie des savoirs et des croyances sur la mort et l'immortalité. Ses ouvrages sont traduits en plus de vingt langues.

vendredi 25 janvier 2013

Le Théorème du perroquet - Denis Guedj (1940-2010)

Le Théorème du perroquet - Editions du Seuil
Denis Guedj, né en 1940 à Sétif, et mort à Paris le 24 avril 2010, est un écrivain et mathématicien français. Il connaît le succès en 1998 avec la publication du roman Le Théorème du Perroquet – traduit dans une vingtaine de langues – qui retrace la naissance des mathématiques.
Le Théorème du perroquet est une fiction pleine de rebondissements, des personnages hauts en couleur et, en prime, des pages entières d'histoire des mathématiques! La gageure étant d'intégrer ces dernières dans le récit. Pour résoudre l'énigme de l'histoire, il fallait en passer par la résolution de problèmes mathématiques des plus simples aux plus complexes.

Un voyage, un grand voyage à travers le temps et l'espace, voilà l'impression qui se dégage de cet ouvrage !

En dehors de l'énigme policière (plutôt bien menée) qui justifie notre incursion dans l'Histoire des Sciences, ce sont les mathématiques (et les mathématiciens) ici qui respirent, rayonnent et changent le monde. On devient très vite impatient de savoir comment "zéro" est né ou pourquoi les décimales de Pi peuvent s'étendre à l'infini.

Impossible de ne pas prendre part aux démonstrations qui se présentent au fil des pages. Impossible de ne pas attraper un crayon, de ne pas griffonner quelques figures ou quelques équations dans la marge... Comme si, en l'espace de quelques dizaines de pages, naissait en nous l'âme d'un grand mathématicien.

Denis Guedj nous rend ici totalement perméable aux mathématiques, à notre plus grand étonnement et pour notre plus grand plaisir... Préparez-vous à découvrir en vous des talents cachés !

Dans ce genre, c'était sans doute ce que l'on pouvait faire de mieux.

"Archytas de Tarente est l'inventeur du nombre un. L'inventeur ? Le "un" n'avait-il pas toujours existé ? Eh bien, non ! Pour la plupart des penseurs grecs, les nombres commençaient à "deux". Pour eux, il y avait le "un"... et les autres. Le "un" parle d'existence, pas de quantité, affirmaient les Grecs. La multiplicité est du ressort des nombres : "Est un ce qui est". Ca, c'est de la philo ! (...) En dépouillant le "un" de sa singularité et de son altérité, Archytas en avait fait un nombre comme les autres !" Denis Guedj


Denis Guedj : "Le genre romanesque est un genre que j’aime bien et je trouvais intéressant de faire un roman avec les maths et non sur les maths. Les mathématiques sont l’un des moteurs de l’histoire, mais pas le seul. Plus je voulais mettre de maths, plus il fallait que la fiction soit forte. Si le contenu romanesque est fort, il emporte avec lui les difficultés. A un certain moment, je pensais qu’il fallait alléger le contenu mathématique et enlever des formules. L’éditeur a dit non. Je suis finalement bien content puisque ça n’a pas arrêté les gens. Plusieurs lecteurs m’ont dit qu’ils l’ont lu et relu. C’est un livre sur lequel il faut passer du temps. D’ailleurs, on dit souvent que les gens adorent le léger, les choses faciles et rapides. C’est faux. Si j’ai milité, ce n’est pas pour les maths mais contre ce préjugé. Les gens veulent comprendre et sont prêts à travailler pour y parvenir.

Il y en a qui n’aiment pas le caviar sans savoir ce que c’est, et d’autres qui, connaissant le caviar, ne l’aiment pas non plus. C’est la même chose pour les mathématiques. Ça met en jeu un certain nombre de choses, comme la rigueur et la démonstration. Certaines personnes y sont hostiles. Elles n’aiment pas ça et elles ont le droit de ne pas aimer ça ! Ça ne sert à rien de les culpabiliser.
 
Il faut dire aussi que le statut de l’enseignement des mathématiques aujourd’hui est particulier. Avec le français, les mathématiques sont considérées comme la matière la plus importante. On peut comprendre que l’on accorde beaucoup d’importance à l’enseignement de la langue maternelle. Les maths, par contre, sont beaucoup moins proches de la vie quotidienne. D’une certaine façon, elles sont même devenues un outil de coercition : si on n’est pas bon en maths, on va avoir des ennuis, on n’aura pas une bonne scolarité, etc. Conséquence : on a peur et on ne comprend pas. Et plus on a peur, moins on comprend. Mais contrairement au sport, on ne peut pas obtenir de certificat médical pour ne pas faire de maths...

En France, on fait des mathématiques durant toutes ses études. Jusqu’au baccalauréat, ça fait plus de 12 ans. Elles ne devraient pas être obligatoire si longtemps. Ou on devrait changer la manière de les faire. Apprendre à résoudre des équations du second degré, est-ce vraiment si important ? D’une certaine manière, ça ne sert à rien - au sens où les gens disent servir - mais ça peut être utile à énormément de choses : qu’est-ce que c’est qu’une équation ? Qu’est-ce que c’est que ces inconnues, les petits « x », les petits « a » ? On va trop vite sur l’apprentissage de ces notions, alors que c’est très dur à comprendre.
 
Au lieu de mettre l’importance sur l’accumulation des connaissances, on devrait passer plus de temps sur les mécanismes des mathématiques, comme la logique, la rigueur, etc. Qu’est-ce qu’un raisonnement par l’absurde, par exemple ? Contrairement à ce que l’on enseigne habituellement, on peut partir d’une hypothèse fausse pour arriver à démontrer que quelque chose est vrai.
 
Il faudrait inculquer une culture mathématique plutôt que faire des maths. La culture mathématique, ce serait lire ou écrire les maths. Je t’écris des maths et tu me dis qu’est-ce que ça dit. C’est important, parce que le moment de l’écriture est absolument nécessaire. Vous pouvez faire de l’histoire ou de la géographie sans écrire, mais vous ne pouvez pas faire de mathématiques sans écrire - ou du moins dans les maths de notre culture grecque. Il faudrait également enseigner l’histoire des mathématiques. Ça cultiverait les gens, mais surtout ça les aiderait à mieux comprendre les maths."
  

dimanche 20 janvier 2013

Répartition de la population mondiale

La population mondiale désigne le nombre d'êtres humains vivant sur Terre à un instant donné. Elle est estimée à 7 milliards au 31 octobre 2011 selon les Nations unies.

En 2007, on estimait que la population humaine mondiale croissait au rythme de deux personnes par seconde (4 nouveau-nés et 2 morts par seconde), soit de 221 000 habitants par jour, ce qui représente une hausse de 75 millions de personnes par an, soit 1 % de l'humanité.

Ci dessous, la carte du monde divisé en 7 régions de couleurs différentes, chacune d'un milliard d'humains...




vendredi 18 janvier 2013

Se transformer soi-même pour changer le monde

La modernité occidentale a mis l’individu au centre et au-dessus de tout. Tandis que les sociétés traditionnelles insèrent les individus dans un moule de normes et de représentations collectives, nos sociétés modernes les en libèrent et sont entièrement axées sur la satisfaction des besoins et désirs des individus. Depuis la fin du XVIIIème siècle et jusqu’au milieu du XXème, le principal objectif a été d’offrir aux individus des droits fondamentaux pour leur permettre de vivre dans la dignité. 

Cela a été l’avènement de la démocratie et des droits de l’homme, la fin de l’esclavage et des ségrégations raciales, l’accès gratuit aux soins et à l’éducation, le droit du travail et le syndicalisme, l’émancipation progressive de la femme... De nombreux progrès sont encore à accomplir dans ces domaines et l’on déplore parfois de spectaculaires retours en arrière.

À cet objectif qualitatif, d’émancipation de l’individu et de progrès social, s’est articulé un second objectif, plus quantitatif : l’amélioration du confort matériel et l’accroissement de la richesse. Alors que l’amélioration des conditions de vie et ce qu’on pourrait appeler les « bases du confort moderne » (avoir un toit, une voiture, divers appareils ménagers) étaient atteints dès les années 1960 en Occident, l’idéologie consumériste s’est développée et l’on est entré dans l’ère du « toujours plus », bien décrit par François de Closets. 

L’individu occidental est devenu un perpétuel insatisfait qui aspire à gagner toujours plus d’argent, à posséder toujours davantage d’objets et à en changer sans cesse. La société de consommation est ainsi entièrement fondée sur cette idéologie pernicieuse qui fait croire aux individus que leur épanouissement passe exclusivement par l’« avoir ». Bien des maux actuels, dénoncés dans la première partie de cet ouvrage, sont issus de cette quête sans fin du profit, de la course à la possession. Tant que nous resterons dans cette logique du « toujours plus », et que cette logique continuera à se répandre à travers la planète, rien ne pourra changer, et notre monde poursuivra sa marche aveugle vers de multiples catastrophes absolument prévisibles.

Le changement dans le monde passera par l’adoption d’autres valeurs que celles du profit et de la réussite matérielle, et par le dépassement de la vision mécaniste qui prévaut encore dans les esprits. Mais ce sont précisément ces esprits qu’il convient de changer. Or, si des discussions interculturelles à divers niveaux (instances internationales, ONG, associations religieuses et philosophiques, etc.) sont incontestablement utiles et fécondes, c’est au bout du compte à chacun de nous d’opérer cette conversion spirituelle, doublée d’un changement de mode de vie. C’est précisément parce que la modernité a mis l’individu au centre du dispositif que le monde ne pourra changer que lorsque les individus eux-mêmes changeront.

Accepter la différence, c’est d’abord accepter qui nous sommes...

Dans un État démocratique, rare est le gouvernement qui osera prendre une mesure qui n’est pas souhaitée par la majorité des citoyens. Les hommes politiques ont les yeux rivés sur les enquêtes d’opinion. Nous touchons là aux limites du système démocratique, « le pire des systèmes de gouvernement à l’exception de tous les autres », disait Churchill ; à quoi d’aucuns ajoutent : « le moins propre à faire le bien des citoyens contre leur gré ». N’attendons donc pas des gouvernements qu’ils soient le fer de lance du changement ; ils peuvent jouer un rôle utile d’éducateurs, mais les vraies mesures ne seront prises que parce que les citoyens seront prêts à les adopter dans leur vie quotidienne et, par extension, à les voir mises en œuvre dans la sphère publique.

C’est quand la pensée, le cœur, les attitudes de la majorité auront changé que le monde changera. Ce constat va bien au-delà des réponses techniques, du savoir intellectuel ou scientifique qui peuvent ponctuellement résoudre l’un ou l’autre des problèmes que nous affrontons. La solution doit venir de chacun de nous, appelé à un travail sur soi, à une conversion du regard, à un changement de mode de vie. C’est la somme des nouvelles individualités qui créera une collectivité nouvelle. Il s’agit donc, pour chacun, d’examiner ce qui, en lui et dans sa vie, concourt aux dysfonctionnements et aux malheurs du monde.

On peut discerner en particulier trois maux qui ne sont pas nés de la modernité : ils ont toujours existé dans le cœur de l’homme, ont toujours été à l’origine des problèmes auxquels ont dû faire face les sociétés humaines. Cependant, le contexte de l’hyper-modernité et de la globalisation les rend encore plus virulents, plus destructeurs. Ces trois maux sont la convoitise, le découragement qui débouche sur l’indifférence passive, et la peur.

Extrait choisi de "La guérison du monde" (Essai, Fayard, 2012) par Frédéric Lenoir

dimanche 6 janvier 2013

Si le monde était un village ...


Si le monde était un village de 100 habitants,

62 seraient d'origine asiatique,
15 d'origine africaine,
13 d'origine américaine,
9 d'origine européenne
et 1 d'origine océanienne ...

15 ne mangeraient pas à leur faim,
et 20 n'auraient pas d'eau potable ...

15 personnes seraient suralimentés ou obèses ...
15 adultes seraient analphabètes ...
1 personne posséderait 40 % de la richesse du village,
et les 50 les plus pauvres se partageraient 1 % de cette richesse ...

20 personnes utiliseraient 80 % de l'énergie disponible ...
27 auraient moins de 15 ans
et 7 auraient au moins 65 ans ...

50 vivraient dans le village
et 50 aux alentours ...

13 parleraient le chinois (mandarin)
et 1 parlerait le français ...

14 posséderaient une voiture ...
18 personnes utiliseraient un téléphone fixe
et 59 un téléphone portable ...

23 utiliseraient Internet ...
L'espérance de vie moyenne à la naissance serait de 66 ans,
mais pour 12 personnes elle serait de 78 ans ...
2 bébés naîtraient dans l'année
et une personne mourrait ...

© statistiques-mondiales.com novembre 2009