Matin brun - Editions Cheyne |
Franck Pavloff est né le 24 avril 1940. Il est reconnu comme romancier, poète et photographe. Il est auteur d'une quinzaine de romans adulte et jeunesse, de nouvelle et de poésie. Franck Pavloff s'est fait connaître du grand public avec "Matin brun" ; véritable antidote à l'intolérance.
Matin brun est une nouvelle et un apologue français, édité par une maison d'édition habituellement spécialisée dans la poésie, les Éditions Cheyne en décembre 1998. Le titre fait référence aux "Chemises brunes", surnom donné aux miliciens nazis des SA.
Matin brun est une métaphore antifasciste et contre la pensée unique. Le livre a connu un grand succès en 2002 (plus d'un million d'exemplaires vendus) après la surprise du premier tour de l'élection présidentielle où le candidat d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, fut qualifié pour le second tour.
Depuis, cette nouvelle est régulièrement l'objet de discussions et de travaux dans les écoles.
Matin brun est une métaphore antifasciste et contre la pensée unique. Le livre a connu un grand succès en 2002 (plus d'un million d'exemplaires vendus) après la surprise du premier tour de l'élection présidentielle où le candidat d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, fut qualifié pour le second tour.
Depuis, cette nouvelle est régulièrement l'objet de discussions et de travaux dans les écoles.
Le phénomène Matin brun
Matin brun, de Franck Pavloff, une nouvelle de douze pages, vendue 1 euro. Le succès de Matin brun semble improbable. Comment un texte publié en 1998, par un éditeur de poésie, Cheyne, qui fait son métier en artisan, est-il devenu un best-seller ?
Le texte est simple, efficace. Pas de commentaires "C'est aussi un texte sur l'échec du discours politique", explique Franck Pavloff, juste une façon de montrer où peut conduire la peur et l'absence de révolte. Deux hommes ordinaires assistent, en refusant de s'inquiéter, à la mise en place d'un Etat brun. Insensiblement, tout prend cette couleur : chat, chien, journaux. Franck Pavloff l'a écrit au moment des élections régionales de 1998, quand des élus de droite se sont alliés avec ceux du Front national. La nouvelle est d'abord publiée dans un recueil, chez Actes Sud, pour le Salon du livre antifasciste de Gardanne.
Matin brun aurait pu passer inaperçu. Auteur de romans noirs et de livres pour la jeunesse, Franck Pavloff va souvent dans les écoles. Il va régulièrement au Collège cévenol du Chambon-sur-Lignon, où il a fait ses études. Jean-François Manier, (éditeur de Cheyne), vient en voisin. Lui aussi se demande comment faire face à l’extrême droite. Pavloff lui donne son texte. Jean-François Manier hésite sur la forme et la commercialisation. Il songe à une coédition, à le faire offrir gratuitement par les libraires. Un livre à 10 francs ? Il le lance finalement à 1 euro, en 1998, alors que la monnaie européenne n'est pas en circulation.
Les 10 000 exemplaires du premier tirage se vendent bien. Le livre est à 20 000 avant le choc du 21 avril 2002. Le lendemain, Jean-François Manier renvoie quelques exemplaires. A France-Inter, Vincent Josse le reçoit. Lui aussi se demande "comment parler du FN, sans faire d'éditorial". Le jour où Jean-Marie Le Pen est l'invité de la rédaction, Josse décrit le terrible programme culturel du FN et termine en parlant de la nouvelle. Ce jour-là, Franck Pavloff est en voiture près de Lyon. II appelle Jean-François Manier, qui lui explique que téléphones et fax n'arrêtent pas.
Le phénomène Matin brun a commencé. "Un réseau d'amitiés s'est constitué autour du livre", explique Franck Pavloff. Vincent Josse a l’idée d'un disque, contacte Jacques Bonnaffé et Denis Podalydès pour interpréter le texte. Enki Bilal l’illustre. Radio France sort le disque fin novembre, reparle abondamment du livre. Le CD se vend à 60 000 exemplaires, mais le livre s'arrache: les gens en achètent plusieurs exemplaires, pour l’offrir, et font ainsi circuler le livre, qui est toujours en tête des ventes de la maison d'édition.
Matin brun, de Franck Pavloff, une nouvelle de douze pages, vendue 1 euro. Le succès de Matin brun semble improbable. Comment un texte publié en 1998, par un éditeur de poésie, Cheyne, qui fait son métier en artisan, est-il devenu un best-seller ?
Le texte est simple, efficace. Pas de commentaires "C'est aussi un texte sur l'échec du discours politique", explique Franck Pavloff, juste une façon de montrer où peut conduire la peur et l'absence de révolte. Deux hommes ordinaires assistent, en refusant de s'inquiéter, à la mise en place d'un Etat brun. Insensiblement, tout prend cette couleur : chat, chien, journaux. Franck Pavloff l'a écrit au moment des élections régionales de 1998, quand des élus de droite se sont alliés avec ceux du Front national. La nouvelle est d'abord publiée dans un recueil, chez Actes Sud, pour le Salon du livre antifasciste de Gardanne.
Matin brun aurait pu passer inaperçu. Auteur de romans noirs et de livres pour la jeunesse, Franck Pavloff va souvent dans les écoles. Il va régulièrement au Collège cévenol du Chambon-sur-Lignon, où il a fait ses études. Jean-François Manier, (éditeur de Cheyne), vient en voisin. Lui aussi se demande comment faire face à l’extrême droite. Pavloff lui donne son texte. Jean-François Manier hésite sur la forme et la commercialisation. Il songe à une coédition, à le faire offrir gratuitement par les libraires. Un livre à 10 francs ? Il le lance finalement à 1 euro, en 1998, alors que la monnaie européenne n'est pas en circulation.
Les 10 000 exemplaires du premier tirage se vendent bien. Le livre est à 20 000 avant le choc du 21 avril 2002. Le lendemain, Jean-François Manier renvoie quelques exemplaires. A France-Inter, Vincent Josse le reçoit. Lui aussi se demande "comment parler du FN, sans faire d'éditorial". Le jour où Jean-Marie Le Pen est l'invité de la rédaction, Josse décrit le terrible programme culturel du FN et termine en parlant de la nouvelle. Ce jour-là, Franck Pavloff est en voiture près de Lyon. II appelle Jean-François Manier, qui lui explique que téléphones et fax n'arrêtent pas.
Le phénomène Matin brun a commencé. "Un réseau d'amitiés s'est constitué autour du livre", explique Franck Pavloff. Vincent Josse a l’idée d'un disque, contacte Jacques Bonnaffé et Denis Podalydès pour interpréter le texte. Enki Bilal l’illustre. Radio France sort le disque fin novembre, reparle abondamment du livre. Le CD se vend à 60 000 exemplaires, mais le livre s'arrache: les gens en achètent plusieurs exemplaires, pour l’offrir, et font ainsi circuler le livre, qui est toujours en tête des ventes de la maison d'édition.
Le thème de Matin Brun et la progression de son intrigue sont similaires à ceux de "Ich habe geschwiegen", poème recourant à l'anaphore, écrit à Dachau par le Pasteur Martin Niemöller (texte revu par B. Brecht), dont voici la traduction:
Je n’ai rien dit...
Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.
Le thème de Matin brun est également très voisin de celui que le dramaturge Eugène Ionesco a développé dans sa pièce Rhinocéros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire