La monnaie est l'instrument de paiement en vigueur en un
lieu et à une époque donnée. Elle est censée remplir trois fonctions
principales :
-Intermédiaire dans les échanges : la capacité d’éteindre
les dettes et les obligations, notamment fiscales, constitue le « pouvoir
libératoire » de la monnaie.
-Réserve de valeur;
-Unité de compte pour le calcul économique ou la
comptabilité;
Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses
utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de
moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques,
psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de
confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.
La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus
diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, etc. Après une très longue
période où l'or et l'argent (et divers métaux) en ont été les supports
privilégiés, la monnaie est aujourd'hui presque entièrement dématérialisée et
circule majoritairement sous des formes scripturales, notamment sur support
électronique.
Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une
zone monétaire donnée (le plus souvent un État). Elle y prend la forme de
dépôts, de billets de banque et de pièces de monnaie, dites aussi monnaie
divisionnaire. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système
monétaire international. De facto depuis 1973 où les parités des principales
monnaies mondiales cessent d'être défendues, les devises ne sont plus
étalonnées directement ou indirectement par un poids de métal précieux. Leurs
valeurs relatives fluctuent sur un marché international des devises dans le
cadre d'un système de changes dits flottants ou flexibles.
Les aspects psychologiques de la monnaie
La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du
citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement
importantes sur l'activité économique. Une action psychologique visant à rassurer la population a
été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains
personnages.
Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à
la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte
dimension d'action psychologique. L'affichage de plans de sauvetage
gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence
psychologique.
S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni
d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une
panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts. La psychologie du
consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une
rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il
est très difficile de l'influencer.
L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de
la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la
monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or,
traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine
fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que
la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360
tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes ont été extraites après
1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal plus rare mais
beaucoup plus abondant…
L'argent dette - par l'artiste et vidéographe Paul Grignon
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