lundi 15 mai 2017

L’Origine du monde - Gustave Courbet (1819-1877)

L’Origine du monde est un tableau réalisé par Gustave Courbet en 1866. Ce tableau représente le sexe et le ventre d’une femme allongée nue sur un lit, les cuisses écartées, et cadrée de sorte qu'on n'en voit rien au-dessus des seins ni en dessous des cuisses. Le modèle supposé du tableau serait la belle Irlandaise Joanna Hiffernan, sans certitude.


L'Origine du monde, Huile sur toile, 46cm×55cm, (1866) - Musée d'Orsay, Paris


Dans "J’étais l’origine du monde", publié en 2000, la romancière Christine Orban prend parti en imaginant comment la narratrice, Joanna Hiffernan, fut l’amante de Courbet et le modèle du fameux tableau. Déjà Bernard Teyssèdre, dans Le Roman de l’origine 1996 dont le personnage central est le tableau lui-même ("il lui en arrive, des aventures !") avait proposé de voir en Joanna Hiffernan le modèle. En revanche, dans son essai historique "L’Origine du monde", histoire d’un tableau de Gustave Courbet (2006), Thierry Savatier met en doute cette hypothèse et avance une possible source photographique. Dans la quatrième édition de cet essai, en 2009, il ajoute une postface exposant l'hypothèse selon laquelle la femme posant pour le tableau était enceinte au moment où elle a été représentée, à en juger par la forme de son abdomen.

La commande de L’Origine du monde est attribuée à Khalil-Bey, un diplomate turc, ancien ambassadeur de l’Empire ottoman à Athènes et Saint-Pétersbourg fraîchement installé à Paris. Khalil-Bey fut ruiné par ses dettes de jeu et l’on connaît peu les propriétaires suivants du tableau. En 1868, lors de la vente de la collection Khalil-Bey, l’antiquaire Antoine de la Narde en fit l’acquisition. Edmond de Goncourt le vit ensuite chez un antiquaire en 1889, caché par un panneau peint Le Château de Blonay qui appartiendra plus tard au musée des Beaux-Arts de Budapest. Selon Robert Fernier, le baron François de Hatvany l’acheta à la Galerie Bernheim-Jeune en 1910 pour l’emporter à Budapest où ce collectionneur hongrois le conserva jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Le dernier propriétaire du tableau fut Jacques Lacan. Avec l’actrice Sylvia Bataille, il en fit l’acquisition en 1955 pour l’installer dans sa maison de campagne de Guitrancourt. Le psychanalyste demanda à André Masson, son beau-frère, de construire un cadre à double fond et de peindre une autre œuvre par-dessus. Celui-ci réalisa une version surréaliste de L’Origine du monde, intitulée Terre érotique, et beaucoup plus suggérée. Le public new-yorkais eut toutefois l’occasion unique d’admirer L’Origine du monde en 1988 lors de l’exposition Courbet Reconsidered au Brooklyn Museum. Après la mort de Lacan en 1981, puis de Sylvia Bataille-Lacan en 1994, le ministère de l’Économie et des Finances accepta que les droits de succession de la famille fussent réglés par donnation de l’œuvre au musée d’Orsay en 1995. Avant son entrée au Musée d'Orsay le tableau fut très peu montré au grand public.

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