Personne n'a jamais le temps, mais chaque science a son
temps.
La géologie considère le temps comme un manœuvre chargé, à
grands coups de millions d'années, de construire, de détruire, de
reconstruire...
L’histoire élève le temps au rang de dieu créateur qui,
époque après époque, fait émerger des conceptions inédites et des formes
politiques inattendues.
La métaphysique envisage l'inconcevable infinité du temps,
et ne cesse de s’en effrayer.
L'astrophysique envisage des durées tellement inconcevables
que le temps cesse d'effrayer.
L'économie voit le temps comme un faiseur de miracles: il
suffit qu'il passe pour qu'un capital initial s'accroisse d'intérêts
substantiels.
Les mathématiques, domaine des vérités éternelles, ignorent
le temps.
En biologie, le temps est un meurtrier infaillible.
La physique donnerait cher pour savoir quel moteur fait
avancer le temps.
La chimie trouve dans le temps une source d'exercices pour tester
ses méthodes de datation.
En mécanique, le temps s'appelle « t » et sert à
calculer des dérivées.
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